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7 juillet 2009 2 07 /07 /juillet /2009 20:04

Verset 2
Chapitre 2


L'homme gémit et tous reculèrent... Une temelle s'approcha, prudente, et abattit une lourde pierre sur le thorax de l'étrange créature. Un grand mâle lui martela le visage de sa massue, puis urina sur les plaies. Quand le géant ne bougea plus, une autre femelle, plus jeune apparemment, lui saisit une jambe et déchira son mollet de ses dents pointues et sales. Ce fut alors la curée, et, en quelques instants, il ne resta rien qui ressemblât à un homme de la dépouille du géant.

Repue, la horde se replia sous un bosquet d'accacias, pour digérer, à l'abri du soleil pesant de cette fin de matinée. Le chef, un tibia sanguinolent à la main, choisit le meilleur endroit pour s'allonger, laissant aux autres mâles le soin de monter la garde. Une jeune femelle qui se couchait tout près, fut brutalement saisie par la brute qui eût un coït rapide avec elle, avant de la repousser vers les autres mâles qui se la disputèrent un moment. Le calme s'établit bientôt et les heures passèrent mollement, bercées par le bruissement des feuillages et les pépiements des volatiles qui nichaient là. Un peu avant la tombée de la nuit, les femelles se mirent à gratter le sol de leurs mains pour recueillir une moisson de racines tendres qu'elles donnèrent aux plus jeunes.

 

Ils entreprirent de regagner leur grotte alors que la fraîcheur du soir tombait maintenant sur la plaine. La marche débuta pour tout ce petit monde, promesse d'embûches nouvelles et de dangers potentiels. Les mâles ouvraient toujours le passage de leurs bâtons, les uns se grattant l'anus, d'autres faisant leurs besoins naturels sans même s'arrêter... Derrière, les femelles ne cherchaient même pas à éviter les déjections dans lesquelles elles trainaient leurs rejetons. Un monde de puanteurs mêlées des douces senteurs de la végétation encore printanière pour cette époque de l'année. Ils arrivèrent au pied de la muraille, sans avoir, somme toute, fait de fâcheuse rencontre, si ce n'est un auroch, un vieux solitaire presque aveugle, qui fit mine de les charger un instant. Une surprise de taille les attendait lorsqu'ils commencèrent à gravir l'éboulis qui menait à l'entrée de la grotte.
Ils furent accueillis par un bombardement de pierres et de débris osseux. Une foule de géants roses et blonds avait pris possession de leur demeure et en défendait l'accès ! Les préhominiens poussaient des hurlements de rage et d'impuissance devant ce nouveau coup du sort. Ils étaient dépossédés de leur bien par ces êtres étranges, eux qui étaient nés et avaient toujours vécu là ... Quels étaient donc ces envahisseurs ? De quels territoires étaient-ils venus ? Peut-être le leur était-il vide de tout gibier ? Les êtres velus, avec leur intelligence encore bien primitive, n'avaient qu'une idée: reprendre leur propriété et s'y abriter des prédateurs, bêtes ou hommes. Maintes fois, ils essayèrent de donner l'assaut, et autant de fois ils reculèrent devant la détermination des voleurs de grotte. Epuisés, ils renoncèrent enfin, et vaguement conscients du danger qu'ils couraient à rester là, la nuit venue, ils se mirent en quête d'un nouvel abri. Ils longèrent la falaise de basalte pendant un long moment, et aperçurent bientôt une faille sombre à l'allure accueillante. Mal leur prit d'avoir fait cette découverte ! Un machairodus et sa femelle, qui vivaient là, surgirent alors que les sans-logis ne pouvaient plus fuir ... En quelques bonds, les deux félins abattirent toute le horde, hommes, femmes et enfants. Ils emportèrent chacun un cadavre dans leur gueule, et les enfouirent au tréfonds de leur antre pour les dévorer quand la faim se ferait sentir.
P.F.J.


Les Versets Merveilleux 8  

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6 juillet 2009 1 06 /07 /juillet /2009 17:38

Alors, nous voilà au pied d'un nouvelle escalade dans la découverte de ces mystérieux "versets" ! N'ayez aucune crainte, Peter et Elisabeth sont toujours avec nous (dans notre futur/présent)... Nous allons juste faire une escapade dans un très lointain passé et dans l'Etrange... Ne soyez pas si impatienys ! Prenez le temps de lire : Les Temps Inombrables sont devant nous ( comme le disait si bien J.Rosny Aîné)

Verset 2
Chapitre I

Au début étaient les ténèbres... (Génèse I-1...)

Un frisson immense secoua toutes choses lorsque l'aube millénaire se leva sur ce monde encore neuf, où la Nature balbutiait ses premières créations. La végétation luxuriante habritait une vie aux formes insensées. Les grands marais grouillaient de reptiles et d'insectes, la plaine était couverte d'herbivores et de carnassiers. Les derniers mastodontes se faisaient disputer la pâture par les mammouths aux jambes solides et aux défenses redoutables. Les grands eucalyptus eux-mêmes ne résistaient pas aux formidables coups de boutoir des monstrueuses bêtes, lorsqu'elles décidaient, mues par Dieu sait quel instinct, de se frayer un passage dans la forêt dense et inquiètante de ces premiers jours du monde.

Un soleil timide perça soudain dans les nuées, éclairant d'un jour irréel les vapeurs cotonneuses de la nuit passée. La rosée scintilla de mille feux avant de prendre son envol vers le firmament, où voletaient déjà les premiers oiseaux du matin. Ce fut comme un signal qui déclencha un concert de cris et de bruits divers, semblant jaillir de nulle part. Une cacophonie montait de la Terre, telle une louange maladroite au Créateur.

La grande muraille basaltique qui surplombait ce théâtre dantesque n'était pas absente de ce chant d'allégresse. De ses flancs perçés de grottes et de cavernes, une rumeur montait qui trahissait la présence d'une vie intense en son sein. Un machaïrodus rugit au loin qui interrompit un instant la quiétude toute fraîche de la faune alentour. La chasse commençait, et la vie avec elle, car il fallait tuer, en ces temps lointains, pour ne pas être tué soi-même. Le moment du réveil passé, chacun raviva ses instincts de survie. L'oiseau sur sa branche se tint coît, les protohippus établirent leurs tours de veille, pendant que les derniers reptiles se tapirent dans les roseaux, prêts à happer les imprudents qui oseraient s'y aventurer.

D'un trou immense dans la muraille, une silhouette gauche et hirsute surgit en poussant des grognements rauques et rugueux. Appuyé sur le dos de ses mains, l'homme, mais en était-ce un, avança jusqu'au bord de l'aplomb rocheux et huma l'air humide de ses immenses narines poilues. Il fut bientôt rejoint par un autre, puis deux, puis trois ... Une quinzaine d'individus, mâles et femelles, jeunes ou moins jeunes, s'agitaient là, se bousculant, se lançant des coups de pattes ou des ruades. Se fut vite une mêlée indescriptible où chacun essayait de s'en tirer à son avantage. En fait, ils se disputaient le cadavre d'un gros rongeur, venu sans doute expirer là dans la nuit. Le calme revint enfin, quand chacun d'eux eût en main un lambeau de chair ou un os sanguinolent. Ce festin improvisé permit à la horde de s'accorder quelques heures de répit avant de partir en quête de nourriture.

Le soleil était à son zénith, lorsque quelques uns se décidèrent à descendre de leur promontoire, pour s'aventurer dans la plaine proche. Armés de grosses branches ou de cailloux, les plus robustes ouvraient la marche, écartant prudemment les grandes fougères et se retournant sans cesse. De leurs petits yeux, enfouis sous de prohéminents sourcils brousailleux, ils fouillaient du regard l'espace environnant, craignant d'être surpris par quelque carnassier, ou herbivore belliqueux. Ils marchaient depuis peu, lorsqu'un rugissement monstrueux s'abattit soudain sur eux. Un mégathérium, sorte d'ours géant, se dressait devant eux, battant l'air de ses deux antérieurs aux pattes munies de griffes longues comme un bras d'homme. Tous s'enfuirent comme une volée de moineaux, en tous sens, en poussant des cris stridents. L'animal, en bon herbivore qu'il était, n'accorda pas plus d'attention à ces bêtes minuscules, et entreprit tranquillement de brouter le sommet d'un grand accacia qui avait eu la très mauvaise idée de pousser là ! La horde se regroupa bientôt au bord du marais. Le plus robuste des mâles, aux larges épaules couvertes de poils roussis de sueur, eût l'air de tenir un discours à grand renfort de gestes et de cris graves. Tous se tapirent autour de lui. Une femelle aux poils blancs arriva, sans doute retardée par le petit qu'elle traînait derrière elle par une main, et vint se blottir près du grand mâle, son enfant dans les bras. Les derniers grognements s'éteignirent et tous firent silence. Un bruissement monta des herbes qui s'écartèrent alors devant la horde.

Une bête verticale apparut, droite sur ses deux jambes, imberbe et d'une stature impressionnante. Le colosse velu se jeta au-devant du nouveau-venu en le menaçant de son bout de bois. L'autre fit face, brandit son épieu effilé au-dessus de sa tête, et, d'un geste rapide, frappa la brute au visage. Il y eût un moment où plus rien ne se passa. Le géant ne bougeait pas, observant de ses grands yeux bleus, à la fois le chef abattu et la horde menaçante. Le petit homme trapu se releva enfin et recula prudemment sans perdre du regard son vainqueur. Il était visiblement intrigué par l'aspect de cet être qui, à première vue était semblable à lui. La différence tenait dans la stature, plus haute, la peau rose et imberbe, si ce n'est une toison jaune sur la tête, et le visage plat et expressif. Sur un signal du chef, tous se ruèrent soudain sur l'homme et le maîtrisèrent rapidement. Le géant ne bougeait plus. Ses quatre membres brisés le torturaient, mais il ouvrit les yeux, toujours pleinement maître de ses esprits. Les autres, après l'avoir copieusement frappé et lacéré de leurs ongles, le palpaient maintenant, comme des enfants curieux devant une merveille inconnue.
P.F.J.
Les Versets Merveilleux 7

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5 juillet 2009 7 05 /07 /juillet /2009 17:26

Verset 1
Chapitre 4

" Cela fait beaucoup trop, Mademoiselle ! Comment avez-vous pu passer ceci à l'embarquement ? Il va falloir que vous me suiviez. Vous risquez une forte amende ...

- Mais je vous assure - implore Elisabeth - on ne m'a rien dit "là-bas" ! C'est que cela doit être autorisé !

- Que se passe-t-il ? - fais-je en m'approchant.

- Ne vous mêlez pas de cela, Monsieur - me répond l'officier.

- Je suis avec Mademoiselle - interviens-je, le ton volontaire et significatif - qu'avez-vous à lui reprocher ?"

Pour toute réponse, le gars ouvre le sac d'Elisabeth et me le met sous le nez. Un vrai capharnaüm !! Camera video-laser 3D, magnétholoscope, appareils-photo-laser ...

"Mais, enfin, Elisabeth, où as-tu trouvé tout cela ?

- C'est un copain, enfin, un ami qui m'a aidé à embarquer tout çà ...

- Pour quel usage ? Te voilà journaliste, à présent ?

- Peter, mon chéri, imagine le fric qu'on peut se faire avec un tel reportage !

- Ecoute, mon petit, il fallait entrer dans une société de télévision, et non dans la Police ... Te rends-tu compte du pétrin dans lequel tu nous mets ?

- Quand vous aurez fini votre scène de ménage - me fait l'officier - peut-être voudrez-vous me suivre ? "

Je sors alors ma carte d'Officier Fédéral et la lui colle en face des yeux.

" Ah, bon, - dit-il - je vois qu'il n'y a pas grand'chose à tenter contre vous ?! Pourtant, je suis obligé de confisquer le matériel. Vous vous en tirez bien, Mademoiselle ! Heureusement pour vous que votre ami soit un Fédéral !"

Pour toute réponse, Elisabeth, véxée, sort sa propre carte de Police, l'exhibe à l'Officier interloqué, et file vers la sortie en ondulant des reins. Je fais une moue dubitative au gars, et sors à la suite de ma collègue.
Un grand type à la mine joviale s'interpose soudain entre la sortie et nous.

" S'cusez, - fait-il, en portant deux doigts de la main droite à son front - je crois bien que c'est vous que je cherche. Vous venez pour le meurtre de Catherine Shogloff ?
- C'est cela même - répond Elisabeth.

- Alors vous êtes Peter Young et Elisabeth Count ? Enchanté. Je me nomme Hilary Tooth, et j'ai mission de vous aider dans vos recherches. Je représente ici la Police Martienne. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, faites appel à moi. Je peux pratiquement TOUT. Okay ?

Un petit silence suit ces fortes paroles, que chacun met à profit pour jauger l'autre. Elisabeth le rompt la première :

" Dites, pouvez-vous m'indiquer quelque chose ?

- C'est exactement ce que je viens de vous dire - fait Hilary, ravi de l'aubaine.

- Où sont les toilettes, s'il vous plaît ?"


Je pouffe de rire. Imprévisible ... Elle n'est pas bien, mon Elisabeth ? ...
P.F.J.

Les Versets Merveilleux 6  

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4 juillet 2009 6 04 /07 /juillet /2009 17:04

Verset 1
Chapitre 2
" Merci " - dis-je dans sa direction, alors qu'elle avance vers un avenir immédiat. Elle se retourne et me sourit, dans ce qui devient très vite un passé fugace et déjà oublié ! Elisabeth, qui parle toujours, le nez dans son assiette de crustacés, attire soudain plus particulièrement mon attention. Elle vient de dire quelque chose qui a l'air d'avoir une importance bien à part... Mais je ne saisis pas exactement pourquoi ... Vous voyez que je suis quand même un auditeur attentif, tout en donnant l'impression inverse. Je sais écouter moi, contrairement à la plupart des gens qui ne sont interressés qu'à leur monologue. C'est cela même, oui, les prétendus dialogues ne sont, généralement, que des monologues alternés ou enchevêtrés.

Alors, que vient donc de dire Elisabeth qui me paraisse de la plus haute importance ? Je vais l'interrompre et lui faire répéter, cela vaudra mieux.

" Elisabeth, mon tout-petit, peux-tu me répéter ce que tu viens de dire et qui me semble avoir une importance capitale ?

- A propos de quoi ?

- De l'affrêtement du VRUZZ, le yatch des Shogloff. Tu as bien dit qu'il avait été entièrement armé avec du matériel dénébien, et qu'il battait pavillon de complaisance ?

- Oui, mais je ne vois pas l'intérêt de ...

- Comment cela, tu ne vois pas ?

- Non, je ...

- Réfléchis. Tout cela signifie que ce vaisseau n'a subi aucun contrôle interplanétaire ou intergalactique ! Il peut ne répondre à aucune des normes en vigueur dans la Confédération.

- Mais, cela n'a rien à voir avec le meurtre d'une femme !

- Ecoute, imagine que quelqu'un veuille s'introduire à bord du vaisseau dans lequel nous sommes actuellement...

- Cela n'est pas possible, c'est vrai; on ne peut, d'aucune manière pénétrer à bord sans l'accord du seul maître ici, le Commandant. ..

- ... qui seul connaît le code d'ouverture des sas !

- Oui, ainsi que le prévoit la législation intergalactique.

- Donc, tu vois où je veux en venir, Catherine Shogloff était la seule personne à pouvoir ordonner l'ouverture du sas du VRUZZ à qui que ce soit... sauf si le vaisseau n'était pas aux normes confédérales !

- Mais, enfin, la suite du rapport précise que la Police a dû pratiquer une ouverture dans la coque pour pénétrer à l'intérieur. Le sas ne s'ouvrait que de l'intérieur, et avec un code précis.

- Sans doute, mais rien ne prouve que ce vaisseau n'ait pu être ouvert du dehors, puisqu'il n'a pas subi de contrôle officiel.

- Il faudra attendre la suite de l'enquête technique, qui est d'ailleurs suspendue jusqu'à notre arrivée sur place.

- Finissons notre repas, puisqu'il nous faut, de toute façon, être à bord du VRUZZ pour recueillir d'autres éventuels renseignements. "

Ce disant, je pique ma fourchette dans un énorme plat de nouilles "à la bolognaise", que la serveuse, dans un autre sourire, vient de déposer devant moi. Elisabeth éclate de rire, rompant soudain le charme dans lequel je baigne.

" Qu'as-tu à rire comme cela ? - dis-je, furieux.

- Mademoiselle - fait-elle pour toute réponse, en hélant la serveuse qui revient, minaude.

- Oui, qu'y a-t-il pour votre service, Madame ?

- C'est çà - fait Elisabetn en montrant du doigt les plats de nouilles - c'est çà le repas à la française ?

- Oh, vous savez, le Chef a appris à cuisinier à l'Ecole Hôtelière de Vénuscity, où il est né, alors moi ...

Le nez collé à la grande baie, nous regardons la Planète Rouge comme si nous ne l'avions jamais vue. Le voyage tire à sa fin, et nous allons enfin être à pied d'oeuvre. La station spatiale circum-martienne semble venir à notre rencontre. Nous l'observons depuis deux à trois heures déjà. Au début, ce n'était qu'un petit point brillant qui montait à l'horizon martien. Maintenant, c'est un gigantesque puzzle de poutrelles et de caissons, tout hérissé d'antennes, de panneaux solaires et de pontons d'arrimage. Rien à voir avec la superbe et gracieuse roue que nous avions croisée en orbite terrestre. En fait, les stations orbitales torriques ne se justifient pas plus que cela. Il suffit de répartir judicieusement les masses, de donner à l'ensemble un mouvement rotatif calculé et précis, et l'on peut se donner l'illusion d'une mini-gravité largement suffisante pour nos organismes.

Mais tout cela m'éloigne de mon sujet, MAR 1, la station que nous allons aborder sous peu. D'ailleurs, les manoeuvres d'approche ont débuté depuis quelques minutes. Une voix suave nous demande de regagner nos cabines. Elisabeth me prend par la main, et nous nous dirigeons vers nos appartements, dans le flot de ceux qui essaient, dans le courant ou à contre-courant, d'en faire autant, dans les étroites coursives du vaisseau. Elisabeth a récupéré ses affaires et m'a rejoint dans ma cabine. Le vaisseau est immobile maintenant, solidement arrimé à un des sas de la station MAR 1. Nous avons de la chance. Nous sommes tout près de la porte et sortirons parmi les premiers. Pas trop d'attente donc ! La gravité a varié. Nous nous sommes facilement adaptés à ce changement. La gravité, sur MAR 1, doit nous restituer environ soixante pour cent de notre poids terrestre, au lieu des trente à trente-cinq sur le vaisseau/navette. Ce qui est dommage, c'est que nos bagages aussi pèsent un peu plus lourd. Oh, il n'y a pas grand'chose, en fait, dans nos sacs. Le maximum autorisé ... encore que,je trouve suspects les efforts déployés par Elisabeth, qui traîne son sac plus qu'elle ne le porte !




Nous pénétrons dans le sas et, quelques mètres plus loin, nous nous retrouvons sur "le plancher" de la station. Un factionnaire de service, dans un uniforme impeccable aux couleurs de la ligne, nous demande poliment nos cartes de passage, puis nous sommes dirigés, avec le reste des arrivants, vers les guichets douaniers où nos affaires sont minutieusement fouillées. Je passe devant, sans vraiment le vouloir, mais parce qu'Elisabeth me pousse énergiquement. Le contrôle effectué, je me place de côté afin d'attendre ma chère collègue. Elle est entre les mains d'un gaillard qui n'a pas l'air ravi du tout !

P.F.J.

Les Versets Merveilleux 5 
 

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3 juillet 2009 5 03 /07 /juillet /2009 16:46

Verset 1
Chapitre 3
 

"Elisabeth"
                                      Effectivement, nous ne ressentîmes pas la moindre gêne lors du décollage. Tout juste une légère sensation au creux de l'estomac. Je jetai un coup d'oeil par le hublot de ma cabine. Nous étions déjà loin de la Terre. Elle apparaissait comme une grosse boule bleue dans le ciel noir constellé d'une infinité d'étoiles. Je ne me lasserai jamais de ce spectacle. J'avais dû m'assoupir après le départ, car nous filions déjà vers notre destination depuis trois bonnes heures, ainsi que je pus le vérifier sur mon chrono-bracelet. J'avais peu dormi, il est vrai, la veille. Non, ce n'est pas ce que vous croyez ... J'avais fini par persuader Elisabeth que nous pourrions aller faire un tour avant de dormir. Et puis là, attablés tous deux autour d'un verre, je m'étais montré de la plus extrême goujaterie. Nous étions rentrés chacun de notre côté. Je n'avais pas revu Elisabeth depuis, pas même au contrôle d'embarquement. Elle n'allait pas tarder à se manifester.

Je décidai d'aller faire une petite balade de reconnaissance dans le vaisseau, et me dirigeai tout droit vers le bar. Une foule de consommateurs était déjà là, dans l'immense salle aux baies vitrées. Le spectacle était prodigieux !
Une grande station orbitale croisait dans nos parages. Des lumières fantastiques jouaient sur ses flancs en un ballet féerique; telles des lucioles, des points lumineux virevoltaient autour de la grande roue; des hommes en scaphandre, sans doute, ou de petits véhicules de transport ?

Deux mains m'enserrèrent la taille, tandis qu'une tête brune se posait sur mon épaule. Je me retournai, m'arrachant à ma contemplation.

" Bonjour, Elisabeth - fis-je en lui collant une bise sonore sur chaque joue.

- Bonjour, grande brute" - répondit-elle, d'un ton qui se voulait réprobateur, mais qui ne l'était, en fait, pas du tout.

Elisabeth a cela de bien qu'elle n'est pas rancunière, ce qui n'est pas la moindre des choses avec un ours comme moi.

" Bien dormi, mon amour? - ajouta-t-elle

- Oui, merci, et toi ?

- Bof ! Tu sais, je m'en veux un peu pour hier soir.

- Mais non, c'est moi qui me suis montré impossible - fis-je, convainquant - Tiens, pour me faire pardonner, je t'invite à déjeuner à ma table. Ensuite, nous commencerons à étudier le Dossier Shogloff.

Nous nous installâmes à une table, près d'une baie, et commandâmes un copieux déjeuner" à la française ".

Là, si vous permettez, je change de temps. C'est très désagréable de raconter mon histoire au passé simple.

Présent narratif, donc, si vous le voulez bien.

" Voilà en quelques mots ce que nous savons de l'affaire - commence Elisabeth, en suçant une olive, un verre de Gin dans la main gauche, la droite triturant un épais dossier à la couverture noir et sang, très stendhalien, donc !

- Buvons d'abord à quelque chose - dis-je en approchant mon verre du sien.

- A nos amours ?

- A notre mission, si tu veux bien !"

J'avale le contenu de mon verre d'un coup sec, et cale ma tête entre mes mains, dans la position de celui qui veut paraître très attentif à ce qu'on lui raconte. Et Elisabeth parle, elle parle et j'écoute, j'écoute et je pense, je pense et mon esprit va beaucoup plus vite que les mots. J'échafaude déjà mille hypothèses, et mille et une contre-hypothèses viennent contre-balancer celles-ci. Enfin ... que voulez-vous qu'il soit arrivé à une femme voyageant seule à bord d'un yatch galactique, avec une poignée de robots obéissants et réglés dans le moindre de leurs gestes, pour ne pas attenter à la santé, ou à la vie, d'un être vivant ? Seul un autre être humain, ou un humanoïde, a pu assassiner Catherine Shogloff. Qui ? Pourquoi ? C'est ce qu'il va falloir découvrir ...

Je me penche vers Elisabeth qui continue à parler sans même savoir si je l'écoute encore, lui retire délicatement le dossier des mains, et le pose sur le côté de la table, de telle manière que la serveuse, qui arrive avec nos entrées, puisse les poser devant nous.
P.F.J.

Les Versets Merveilleux 4 
 

 

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2 juillet 2009 4 02 /07 /juillet /2009 21:10

Verset 2
Chapitre 2

Mon sac de voyage bouclé, je m'apprêtais à passer la soirée chez moi, à me détendre et à dormir un maximum d'heures, afin d'être en pleine forme pour le voyage. Mollement allongé sur mon lit, je parcourai un recueil de nouvelles d'un auteur français du passé, un certain P.F.J., de la bonne Science-Fiction, ma foi. Le truc idéal pour m'endormir !

C'est alors que le carillon de l'entrée sonna stridemment. La porte, que je ne ferme jamais, s'ouvrit lentement, avant que je n'ai eu le temps de me lever. Un visage réjoui s'insinua dans l'entrebaillement :

" Hello! Peter... salut... déjà au lit ?"

Je vois, à votre regard éclairé, que vous avez compris : c'était Elisabeth.

" Salut ... entre - criai-je, furieux - que me veux-tu à l'heure qu'il est ? Ne peux-tu laisser dormir les braves gens ?

- Désolée, mon amour, je ne ...

- Ne m'appelle pas Ton amour! Je t'ai déjà dit un million de fois que je ne veux rien être d'autre, pour toi, qu'un..." Je n'avais pas [mi de dire cela qu'elle m'avait imprimé, sur le front, ses lèvres badigeonnées, d'ailleurs, d'un rouge à lèvre du plus mauvais goût ( non, non, la couleur !).

Elle s'assit au pied de mon lit, avec un énorme dossier sur les genoux.

" Tiens - fit-elle en me jetant le paquet sur le ventre - j'ai réuni toute la doc' possible sur la mère Shogloff !

- Mais, tu es complètement folle ! Je me fous de ton dossier. Je veux dormir, tu entends ? Dormir!

- Bon, n'en parlons plus - minauda-t-elle - nous verrons cela demain, dans la navette ... Tu m'offres un dernier verre ?

- Non, je ne t'offre pas de verre. Laisse-moi donc dormir et fais-en autant! Cela te fera le plus grand bien !

- Bon ... "

Elle se leva et sortit de ma chambre, en m'adressant un sourire que je trouvai bizarre, très bizarre ... Voilà une affaire expédiée, pensai-je, en me replongeant dans ma lecture. Le type, dans l'histoire que je venais de commencer, avait inventé une espèce de Machine à Remonter le Temps ... La nouvelle s'intitulait " L'Immuable ". Passionnant. Le type débarque un beau matin dans son passé ! Quel choc ! Choc ? Non, ce n'est pas un choc, c'est plutôt quelque chose qui vient de tomber dans ma salle de bain. Non, ce n'est pas possible ! Pas çà ! Je me lève d'un bond et fonce, comme un fou furieux, ouvre la porte et... et la referme aussitôt. Elisabeth vient de prendre une douche et finit de se sécher, dans MON peignoir!

" Elisabeth, je compte jusqu'à trois. Si tu n'es pas habillée dans trois secondes, je te jette dehors telle que tu es ... "

La porte s'ouvre, et mon Elisabeth, dans Mon peignoir, sort en se frictionnant énergiquement la tête dans une immense serviette.

" Qu'est-ce que tu disais, mon amour? - feint-elle de s'enquérir.

Puis elle me passe sous le nez et va s'asseoir sur le lit.

Petite parenthèse si vous voulez bien. Vous allez vous dire, ce type est complètement cinglé, ou bien il faut qu'elle soit très laide ou très bête ! Alors, là, je ne vous trouve pas élégant du tout... Elisabeth est une très jolie fille. Vingt cinq ans, brune, des yeux merveilleux, et loin d'être stupide ... Seulement, voilà, elle s'est mis dans la tête de vivre avec moi. Mais moi, je ne veux mais alors pas du tout... c'est clair ? Ne me demandez pas plus de détails, c'est ainsi. Et puis cela ne vous regarde pas ! Fermez la parenthèse.

" Elisabeth, mon petit, vous filez un très mauvais coton ˆfis-je, sentencieux.

- Oui, Papa - me répondit-elle, le pouce dans la bouche.

- Ecoute, demain nous avons un long et très fatiguant voyage!

- Tu sais très bien, mon amour, que les vaisseaux spatiaux modernes sont à ce point confortables que l'on ne se rend même pas compte du décollage. Sans parler des salons et des restaurants de bord, avec leurs piscines, leurs saunas, leurs vidéothèques et leurs salles de billard ! Non, mon amour, tu ne me feras pas croire que tu es si fragile que tu ne puisses supporter un bref séjour dans un tel palace ... "

Elisabeth commençait à hausser le ton, et je savais comment cela allait finir. Crise de nerfs, cris tout court, pleurs etc ... Et moi, pauvre idiot qui allait la prendre dans mes bras et la consoler. .. Vous voyez la suite ? Enfin, vous ne verrez rien, d'ailleurs. Bonne nuit !

P.F.J.

Les Versets Merveilleux 3
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1 juillet 2009 3 01 /07 /juillet /2009 20:50

"... en cet instant critique en ce clignotement d'agonie, nous savons que la lumière définitive entrera dans nos yeux entr'ouverts. Nous nous comprendrons tous, nous progresserons ensemble. Et cet espoir est irréversible." 
Pablo Neruda

      Je vous emmène-là dans un de mes délires préférés, le polar mêlé de space-opéra avec un soupçon de parapsy... Suivez-moi si vous vous en sentez le courage et l'envie ! La route risque d'être longue...


LES VERSETS MERVEILLEUX

Verset 1
Chapitre 1

Shogloff 47132428


L'histoire que je vais vous conter, malgré ce que l'on a pu en dire, autour de vous ou dans une certaine presse à sensation, est absolument véridique ! Vous me rétorquerez, et vous aurez raison, "qu'est-ce qu'un policier comme moi, Peter Young, peut bien dire de plus qui n'a déjà été dit sur  l'affaire Cyborg 47132428 ?

Eh bien, si vous le voulez, lisez mon histoire, et vous verrez que la vérité est parfois à des années-lumière de ce que l'on imagine ...

Souvenez-vous.

Tout a commencé ce matin du 14 Mai 2982, lorsque me fut confié, par la Police Judiciaire Galactique, dont je suis un des plus brillants agents, la plus troublante des affaires de ce satané trentième siècle!

" Ah ! Peter ! Je vous attendais ... Asseyez-vous donc, et écoutez attentivement ce que j'ai à vous dire !"

Je connaissais bien ce genre d'entrée en matière, de la part de John Split, mon patron à la PJG. Confortablement installé derrière son immense bureau, il attendit que je sois moi-même assis pour me tendre, sans ajouter un mot, une photographie en trois dimensions, une grapholographie, de ce qui semblait être une jeune femme. Je regardai avec intérêt le document, puis, levant les yeux d'un air interrogateur, je le reposai sur le bureau, entre nous deux.

" Catherine Shogloff - marmona-t-il, évasif - çà vous rappelle sans doute quelque chose ?

-Hum ... "

Je fouillai mon cerveau à la recherche du moindre petit indice ... rien !

" Non - répondis-je.

- Tonnerre ! Rien ne vous rappelle jamais rien ! - explosât-il, alors que je me ramassais sur mon siège - Catherine Shogloff ! Yaroum Shogloff ! L'ambassadeur de la République d'Altaïr, çà ne vous dit toujours rien ?"

Bon sang ! J'y étais ! Qui ne se souvient de Catherine Shogloff ?
Elle avait " défrayé la chronique" (comme on dit lorsque l'on utilise un langage châtié), il y a quelques années. En fait, elle avait été la première Terrienne à épouser un Extra-terrestre ... Avec tout ce que ce terme traîne derrière lui d'odeur de souffre et d'étrangeté ! Tout au moins jadis, car aujourd'hui, on ne les appelle même plus des extra-terrestres, mais, qu'ils soient humanoïdes ou pas, on les nomme Altaïriens, Cygniens, ou Bételgiens selon leur système d'origine. Les Altaïriens sont des humanoïdes, des gens faits comme vous et moi, enfin plutôt comme moi, car vous ... Enfin, à part ses oreilles pointues et ses deux mètres cinquante, Yarum Shogloff était un bien bel homme !

Pas étonnant que Catherine en soit tombée amoureuse. D'ailleurs, comme je vous le disais, elle n'a été que la première d'une longue série.

A croire que nous autres, Terriens mâles, n'offront plus aucun attrait pour nos femmes de la Terre ! Bon, bref ...

" On l'a retrouvée assassinée, à bord de son yatch intergalactique ! - lança John.

- Diable ! L'affaire me paraît simple. Un vaisseau spatial est un lieu assez restreint, et le meurtrier ne peut être qu'un membre de l'équipage ...

- Il n'y avait pas d'équipage ! Enfin, pas d'humains ou d'humanoïdes à bord. Rien que des robots ! Et vous savez très bien que les robots ne peuvent attenter à la vie d'un être vivant ! "

Oui, cela je le savais, comme tout un chacun. C'est une des lois fondamentales de la cybernétique moderne. Un robot, cyborg ou androïde, ne peut agresser ou avoir la moindre "mauvaise" pensée à l'égard d'un être vivant, car un système d'auto-destruction le volatilise sur le champ.

" Alors ? - fis-je, sceptique.

- Alors ? Alors ? C'est bien ce que je vous demande d'éclaircir ! Vous partez demain matin pour Mars ... Le yatch de Yarum Shogloff est en orbite autour de la planète rouge, interdit à toute visite, sous la surveillance des Forces de Polices Martiennes. Votre ordre de mission est prêt, et votre passage retenu sur la navette. Tâchez d'élucider cette sale histoire au plus tôt. Nous ne tenons pas à avoir un incident diplomatique avec Altaïr ! Je vous ai préparé un dossier que vous aurez le loisir d'étudier pendant votre voyage. Je ne vous retiens pas ...

A bientôt, et tenez-moi au courant !"

Ce " nous " qu'il avait employé laissait entendre qu'On souhaitait voir l'affaire élucidée au plus haut niveau ... Je me levai, lançai, en lui serrant la main, un banal " OK John à bientôt ", et refermai la porte du bureau derrière moi. A peine fus-je dans le hall, la main encore sur la poignée, que j'entendis John hurler à mon adresse: "Elisabeth part avec vous !"

Je bondis dans la pièce, regardai John avec un air mauvais, tandis que celui-ci, les yeux baissés sur un dossier, faisait mine de ne plus s'intéresser à moi !

Je claquai la porte en jurant et, enfonçant les deux poings dans les poches de mon blouson, me dirigeai vers la sortie... Elisabeth !!!!
P.F.J.


Les Versets Merveilleux 2 
 

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