Les Versets Merveilleux 25
VERSET 4
Chapitre 4
Elisabeth – le Retour (suite 1)
- Sans doute parce qu’on n’a pas pu, justement, le déterminer – dis-je, sur un ton professoral.
- Ah, bon ! Pourtant, les Médecins légistes… ?
- … Une partie du dossier semble, effectivement, avoir été classé « Secret Instruction » ! Peut-être ne veux-t-on pas émouvoir l’opinion publique. Tu sais, des millions de gens utilisent des cyborgs ! jusque là, personne n’a jamais eu affaire à un « cyborg-assassin » ! Il y a là des données éthiques, économiques et politiques à ne pas négliger. Imagines-tu que l’on arrive à se méfier des cyborgs, au point que les gens s’en débarrassent ? Plus d’achats, plus de ventes, plus de fabrications… Des Entreprises qui ferment, le chômage qui réapparaît, les…
- L’économie sidérale n’est tout de même pas assise sur le commerce des androïdes !
- Non, bien sûr, mais notre type de vie, aujourd’hui, est largement fondé sur l’utilisation des androïdes et autres robots à des tâches autrefois humaines. »
Nous arrivons. Une légère secousse nous indique que l’arrimage est effectué. Elisabeth et moi sommes déjà devant la porte du sas de transbordement, alors qu’un officier nous annonce qu’il faut attendre la venue d’Hilary Tooth, le policier Martien. Ce dernier ne se fait d’ailleurs pas attendre très longtemps.
« Allons-y » – lance-t-il en passant devant nous, alors que le sas s’ouvre, à la façon d’un vieil obturateur photographique des siècles passés.
Elisabeth me prend le bras et s’engage derrière moi sur les pas d’Hilary. Lorsque nous prenons pieds sur le vaisseau, elle me serre si fort que ses ongles pénètrent presque ma combinaison…
« Aïe ! Elisabeth, mon petit, tu es un flic… Du sang-froid, du sang-froid ! »
Elle ne ma lâche pas, alors qu’Hilary finit d’ôter les scellés magnétiques. Il nous fait signe de le suivre dans une coursive sombre et froide. Il y règne une odeur de mort. C’est en tout cas l’idée que nous nous en faisons ! Et je ne suis pas le seul à être mal à l’aise. Elisabeth est plus crispée que jamais, soudée à mon bras des deux mains, et l’halène courte…
Hilary bascule un commutateur sur un panneau mural. Aussitôt, un éclairage d’outre-tombe se fait, alors que le bruit caractéristique d’un échangeur d’ait vient solliciter nos oreilles. Nous sommes devant un autre sas. Hilary manipule une commande d’ouverture, et pénètre dans ce qui s’avère être la cabine personnelle de Catherine Shogloff !
A peine ai-je jeté un bref coup d’œil à l’intérieur, que je saisis Elisabeth par les épaules et le jette pratiquement hors du sas !
« Non, Elisabeth, ne regarde pas ! Reste dehors, je t’en prie ! »
Elle se rebiffe et rentre dans la cabine…
P.F.J.
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