Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 juillet 2009 5 24 /07 /juillet /2009 11:34

Verset 3
Chapitre 7

Le petit hélico survolait maintenant la lagune voisine de la base, se dirigeant droit sur l'intérieur du
minuscule "continent", vers les hauteurs, les seules de la planète. C'était un petit massif de deux milles mètres d'altitude environ, couronné d'une forêt d'une espèce de conifères, à ceci près que leurs fruits étaient plutôt cubiques, aux angles arrondis !

Le paysage qui se déroulait au-dessous du véhicule était d'une monotonie lassante, planté de tous petits arbustres, clairsemé çà et là de quelques uns ressemblant plus à des peupliers qu'à des sapins ...


"Que pensez-vous du spectacle ? - questionna Eva, rompant un silence qui durait depuis le départ.

- Impressionnant -dit Phil - on dirait de la savane, mais en plus vert, ou plutôt de la garrigue ... Ny avait-il pas d'animaux vivant là ?

- Peu ... Pour l'instant nous n'avons découvert que des petites espèces, des reptiles bizarrement poilus, et des minuscules rongeurs à deux têtes !

- Diable ! A quoi cela peut-il bien leur servir ?

- Sans doute une solution trouvée par Dame Nature pour assurer la protection de l'espèce : une tête mange pendant que l'autre fait le guêt... et vice-versa, selon leur état de fatigue réciproque sans doute ..."





La conversation se poursuivit un temps, sur le même mode anodin. Le sol défilait, identique à lui-même au long des
kilomètres parcourus, sous leurs pieds ... Eva fit bientôt diversion, ne surprenant pas tout à fait Phil, qui s'attendait un peu à ce qu'elle en vienne là ...


" Fred vous a-t-il reparlé de ce qui nous est arrivé hier soir? - demanda-t-elle, faisant mine d'être très absorbée
par ses instruments de navigation.

- Oui, ce matin lorsque nous nous sommes levés.

- Et que vous en a-t-il dit ?

- Rien de bien précis. Il ne sait pas ce qui s'est passé ! Il prétend, comme vous, avoir eu un soudain éblouissement, suivi d'un trou de mémoire ... Ou, plutôt, c'était comme si, un très bref instant, il avait été quelqu'un d'autre!

- Moi aussi ... c'est exactement cela ! J'ai eu cette même impression !

- Je me souviens que c'est là ce que vous m'avez dit, dans la discothèque ...

- Cest curieux, je lui parlais de son village, qui se trouve être aussi le mien ... Comment une chose si banale aurait-elle pu provoquer une telle réaction chez nous ?

- Transmission de pensée, peut-être, ou plus exactement de "ressenti" ? - renchérit Phil, mi-songeur mi-convaincu, tout en regardant attentivement Eva, comme s'il cherchait sur son visage des éléments supplémentaires qui viennent alimenter sa propre réflexion.

- Qu'avez-vous pensé à ce moment-là ?" demanda-t-elle vivement


Phil prit un instant avant de répondre. Puis, il se dit que mieux valait jouer la carte de la franchise :


"Je suis sûr qu'Eddy, Ted et moi avons dû ressentir la même chose, une gène indescriptible ! Pour ne rien vous
cacher, j'ai eu l'impression de voir deux êtres pris soudain d'un "coup de foudre" l'un pour l'autre ...

- Ah oui ? - fit Eva, le sourire aux lèvres.

- Pourquoi ce sourire ?

- Pour être tout à fait franche, à mon tour, il faut que je vous dise que Ted a, effectivement,  pensé la même chose. Nous avons eu une fin de soirée très orageuse ...

- Cela paraît vous amuser ?!

- Tout à fait, cela m'amuse ...

- Je comprends. Vous tenez à Ted, et cela ressemble à une petite querelle d'un amoureux jaloux, ce qui vous rassure sur les sentiments qu'il nourrit pour vous ...

- Nous arrivons. " - dit Eva pour toute réponse, soudain plus attentive à la conduite de son véhicule. 


Phil ne dit plus mot, regardant devant lui, suivant avec intérêt l'approche du chantier de recherches géologiques,
 plus très loin maintenant.

P.F.J.




 

Les Versets Merveilleux 17
Partager cet article
Repost0
21 juillet 2009 2 21 /07 /juillet /2009 10:25

Verset 3
Chapitre 6


Le grand hangar, où le matériel vomi des flancs de l'ORION avait été entreposé, grouillait déjà d'une vie intense
lorsque Fred et Phil arrivèrent, au petit matin. Eddy, que ses occupations avaient appelé ailleurs, n'était donc pas là. Ted se tenait près d'Eva, un peu à l'écart. lis vinrent à la rencontre des deux amis.

"Hello - fit Ted - Comment allez-vous ce matin ?

- Bien, merci - répondit Fred qui se sentait un peu visé par la demande, quoique proférée sur un ton très anodin ..

- Nous avons passé une excellente première nuit sur votre planète - dit Phil - mais, quelle chaleur atroce !

- Excusez-moi encore pour mon ... malaise d'hier soir" - se crut obligé de rajouter Fred, qui surprit un regard en coin de son ami Phil.

Ted ne répondit pas et reprit, sans montrer le moindre trouble:

" Nous sommes là en curieux, Eva et moi, mais il va être temps pour nous de reprendre nos postes ! Mon père est parti déposer une équipe au site choisi pour l'implantation de la Centrale. Dommage que vous n'ayez pas été là plus tôt, vous auriez pu partir avec lui. A moins que n'ayez pas des choses très importantes à faire ce matin, auquel cas ...

- La suite des opérations ne nous concerne pas, mais nous devons veiller à la révision totale du vaisseau. Il doit

être fin prêt pour le retour vers le Système Solaire. Nous devrons faire escale sur Mars, afin d'y déposer les

échantillons minéraux que nous aurons embarqués ici ! Ensuite, direction la Terre, pour préparer notre prochaine mission - s'étendit Phil.

- Je dois justement continuer la collecte des fameux échantillons - dit Eva - seriez-vous intéressés à participer aux " carotages " et autres prélèvements ?

- Mon Dieu, oui - réfléchit Phil - L'ORION peut bien attendre quelques heures. Je vais laisser des instructions à l'équipage, afin qu'il puisse commencer à établir notre "check-list".

- Je vais rester ici pour superviser - fit Fred - Il vaut mieux que l'un de nous deux soit sur place pour parer aux pépins possibles ...

- Comme tu voudras ! Partons-nous ?

- Tout de suite" - assura Eva.

Ils s'éloignèrent, en compagnie de Ted, Fred les regardant longuement disparaître vers le hangar, les deux mains aux poches, le regard fixé sur la silhouette d'Eva.

 
P.F.J.

Les Versets Merveilleux 16  

Partager cet article
Repost0
19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 18:42

Verset 3
Chapitre 5

" Excusez-moi - dit Fred, d'une voix encore empreinte d'une vive émotion - Je ne sais pas ce qui m'a pris. Sans doute est-ce le Bourbon - bredoullia-t-iL

- Oui - fit Eva en écho - çà doit tenir à cela, et un peu à la chaleur.

- Bon, n'en parlons plus - coupa Eddy - et poursuivons la soirée d'une manière plus détendue. Qui serait partant pour passer une petite heur à la discothèque?

- Parce que vous avez aussi une discothèque ? - s'étonna Phil.

- Pardonnez-moi - osa timidement Fred - je crois que je vais aller me coucher. La journée a été dure. Il vaudrait mieux que je prenne un peu de repos.

- Bon, un de moins - dit Eddy - Qui d'autre ?

- Personne" - s'empressa de préciser Phil qui ne voulait pas jeter un malaise de plus dans cette atmosphère soudain trouble et d'une lourdeur palpable.


Fred ne dormait pas encore lorsque Phil rentra se coucher.

" Que fais-tu donc là, assis sur ton lit ? Je croyais que tu étais fatigué ?

- Je ne peux pas dormir, voilà tout ...

- Ecoute vieux, on est assez bons copains pour que tu me dises ce qui t'arrive ! Que s'est-il passé, ce soir ?
- Ce n'est rien, j'ai eu comme un vertige !

- Qui t'empêche de dormir ? Sais-tu la tête que tu as ? Celle de quelqu'un qui aurait vu un fantôme ... Allez, raconte ...
- Phil, mon vieux frère, je te jure que ce n'est pas grave. Et puis, tu ne comprendrais pas ... pas plus que moi-même en tout cas !

- Ne me dis pas que tu as eu un " coup de foudre" pour cette femme ? Tu sais,j'ai été très gêné, ce soir, vis-à-vis d'Eddy et de son fils. Nous avons eu l'impression qu'Eva et toi avez eu un soudain éblouissement l'un pour l'autre ! La sensation a été très très désagréable ...

- Ce n'est pas çà ! Et puis, je ne peux pas l'expliquer. C'est comme un trou noir duquel j'ai eu grand' peine à m'extraire. J'étais ... j'étais ... un autre !

- Eva nous a dit la même chose, tout à l'heure !!!

- Il faut que je la voie, que je lui parle ...

- Ne sois pas stupide. Reste là et dors. Demain tu auras tout oublié. Penses qu'Eddy est un ami. Il ne faut pas céder à tes impulsions ! Tu pourrais le froisser ...

- Il faut que je la voie, te dis-je !

- Je t'en empêcherai, par la force si nécessaire. Ecoute, sois raisonnable. Promets-moi de dormir, et nous reparlerons de cela demain, quand le Bourbon sera évaporé ...

- Je ne suis pas ivre ! Tu le sais bien, il m'en faut bien d'autres verres ... Mais je vais être raisonnable et faire ce que tu me demandes. Je ne dormerai sûrement pas, mais j'essaierai, promis. Bonne nuit !"

Sur ces fortes paroles, Fred s'allongea sur sa couchette, tourné vers la cloison, et ne dit plus mot. Phil partit vers sa chambre, en prenant soin de laisser la porte de communication entr'ouverte.

P.F.J.

Les Versets Merveilleux 15

Partager cet article
Repost0
17 juillet 2009 5 17 /07 /juillet /2009 15:59

Non ! Ils n'ont pas disparus...
J'ai simplement eu envie de "zapper" vers le théâtre !
Les Versets reviennent dès demain ou après-demain...
 P.F.J.

Partager cet article
Repost0
15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 20:14

Verset 3
Chapitre 4

"Fred, Phil, permettez-moi de vous présenter mon fils Ted et ma future belle-fille, Eva !

- Très heureux - firent-ils en choeur, en serrant mutuellement la main ..

- Ted ! - s'exclama Fred, abasourdi - je ne t'aurais pas reconnu ! Tu étais haut comme trois pommes la dernière fois que ...

- Il y a bien longtemps - coupa Ted - mais vous deux, vous ne vieillissez pas ...

- Sympa, ton fils -lança Phil à l'adresse d'Eddy.

- Eddy nous a souvent parlé de vous - intervint la jeune femme, en guise d'introduction à sa propre participation à la conversation naissante

- A l'entendre raconter vos aventures,je m'attendais à rencontrer deux vieux matelots aux rides profondes et aux épaules fatiguées!

- Décidément - minauda Phil - on ne veut pas prêter attention à nos tempes grisonnantes, ce soir ... Soyez certains que nous ne nous en plaindrons pas ...

- Ainsi donc, - reprit Ted - vous allez être des nôtres pendant quelques temps ? Tant mieux. On ne va pas regretter de voir de nouveaux visages parmi nous ! Gageons. que si nos trois " bourlingueurs " veulent bien évoquer leurs "virées" galactiques, on ne va pas s'ennuyer ici, ce soir !

Eddy, après avoir commandé un vieux Bourbon, les invita à s'asseoir et à se joindre à eux pour dîner. Tout en mangeant, Fred et Phil, à tour de rôle, donnèrent à leurs hôtes des nouvelles fraîches du Système Solaire, en général, et de la Terre en particulier. Les autres convives ne disaient mot, se gardant bien de les interrompre ou de faire le moindre bruit, passionnés qu'ils étaient par tout ce que leurs amis racontaient. Le dîner se prolongea ainsi, deux heures durant, dans une atmosphère euphorique et chaleureuse. Chacun eut le loisir de mieux écouter, regarder et apprécier les autres. Une sympathie réciproque, presque concrète et tangible, naquit petit à petit entre les membres du groupe. Le reste de la salle ne semblait pas exister pour eux ... Ils ne se rendirent même pas compte que les autres tables s'étaient bizarrement vidées de leurs occupants.

" Voilà à peu près tout ce que l'on pouvait vous dire - conclut Fred - Vous en savez autant que nous sur notre bonne vieille Terre ! A moins que vous ne désiriez aussi savoir ce qui s'est passé ces temps-ci dans mon petit village des Rocky ?

- Non, çà va - s'amusa Eddy - nous allons vous parler un peu de nous ...

- Non, non! - coupa Eva - D'où venez-vous ? Quel est ce village des Rocky ? J'y suis moi-même née, à Ridgway, dans le Colorado, très exactement près de Montrose !... - Moi aussi - s'étouffa Fred - Je suis né sur la petite colline,
derrière la maison du Pasteur Hedge !

- Ooh ! - fit Eva."

A ce moment précis, Fred fut pris d'une sorte de vertige. il regardait fixement Eva qui, elle- même, semblait absorbée dans la contemplation des yeux de Fred ...

"Eh bien, Vous deux, en voilà une réaction - s'inquiéta Phil- Eh ! Fred, que t'arrive-t-il ? Parle, mon vieux ... "

Ted se pencha vers Eva qui parut ne pas le voir.

Eddy, gêné, toussata à plusieurs reprises, histoire d'attirer l'attention sur lui. Fred sortit alors de sa torpeur, cependant qu'Eva se tournait en souriant vers son fiancé, lui tapotant la main pour le rassurer.

P.F.J. 

Les Versets Merveilleux 14

Partager cet article
Repost0
13 juillet 2009 1 13 /07 /juillet /2009 16:39

Verset 3
Chapitre 3

La journée avait été rude, pour les deux amis. La chaleur suffoquante de l'étoile toute proche, autour de laquelle orbitait Gamma du Centaure, faisait régner à la surface de la planète un climat de serre tropicale. Le déchargement de l'ORION s'était eternisé du fait de la complexité des manoeuvres, auxquelles les "rampants" de la base n'étaient pas préparés. L'équipage du vaisseau, sous le commandement de Phil, s'était évertué à conduire les opérations à la perfection. Les techniciens, venus en renfort du Système Solaire, auraient tôt fait d'initier leurs collègues-colons, eux-mêmes de parfaits spécialistes de la technologie de pointe issue des cerveaux terriens.

 


On avait attribué aux deux jeunes hommes des appartements contigüs. Enfin, si l'on peut appeler ainsi deux petites pièces de deux mètres sur deux, avec pour tout mobilier, un lit, un placard de rangement, une tablette et un fauteuil. Pour leur toilette, ils devraient user, comme tous les colons de la Base, des douches et toillettes collectives. En fait, cela ne les changerait pas beaucoup de la vie à bord de l'ORION ! Dès qu'ils furent rafraîchis et vêtus convenablement, ils se dirigèrent vers le fameux mess dont Eddy leur avait parlé. Sur le chemin, dans une enfilade de couloirs sans fin, ils croisèrent quelques individus qui, à leur mine réjouie, devaient avoir tout juste fini de se restaurer. Certains leur adressèrent un sourire de bienvenue, d'autres les arrêtèrent pour leur demander des nouvelles de la Terre. Ils débouchèrent enfin dans une grande salle, fournie de tables et de fauteuils. Tout au fond, sur leur gauche, une gondole présentait des mets fumants et appétissants. Cherchant du regard quelqu'un de connu, ils aperçurent effectivement, leur tournant le dos, leur compagnon attablé en compagnie d'un jeune homme très élégant et d'une jeune femme blonde. Ceux-ci se levèrent comme un seul à l'arrivée des deux amis.

P.F.J.

Les Versets Merveilleux 13

Partager cet article
Repost0
11 juillet 2009 6 11 /07 /juillet /2009 16:29

Verset 3
Chapitre 2


Quelques minutes après, mollement installés dans un salon du petit bar de l'astroport , que les colons avaient aménagé, les trois amis s'offrirent un moment de détente pour fêter leurs retrouvailles. Rien ne manquait à l'ambiance du lieu qui eût pu leur rappeler qu'ils étaient à quatre années-lumière du Système Solaire ...
Quelques plantes en bac synthétique avaient même été amenées de la Terre, pour éviter un dépaysement total. Le mobilier lui-même avait une facture digne des meilleurs fabriquants de la planète-patrie.

" Eh bien - commença Fred - avant de passer aux choses sérieuses, il faut que je vous raconte ce qui m'a amené en ce sinistre endroit.

- Oui, raconte -l'interrompit Fred - mais dis-nous d'abord comment vont Mary et ton fils Ted ?!

- Ted est ici, sur la base. Il est adulte maintenant. Il a passé, avec succès, ses examens d'astrophisicien. Il est Chef du Labo de Recherches que nous avons implanté, l'an passé, aux abords de la Cité. Je vous emmènerai le voir plus tard. Quand à Mary, elle m'a quitté il y a plus de trois ans déjà ! Je crois qu'elle ne s'est jamais habituée à notre vie, à la mienne en tout cas ... Aussi, lorsqu'il m'a fallu faire le choix de prendre ma retraite ou pas,j'ai préféré rester actif encore quelques années, histoire de ne pas trouver le temps trop long ...

- Nous sommes navrés de ce qui t'est arrivé - dit Phil- mais heureux du hasard qui nous a fait te rencontrer...

- Ce n'est rien, les gars, le plus dur est passé ! Mon garçon me donne bien d'autres satisfactions. Et puis, qui sait, je serai peut-être bientôt grand'père !

- A quarante-huit ans ? - s'étonna Fred - il ne perd pas de temps, ton rejeton !...

- Pour çà, non ! Vous aurez d'ailleurs l'occasion de rencontrer l'élue. Elle est ici, elle aussi ! Elle est géologue. Sa mission finit dans deux ou trois jours ... Mais, vous ? Quand repartez-vous ?

- Pas avant un bon mois, terrestre s'entend - répondit Phil

- Mais il est temps d'aller faire notre rapport au commandant de la Base ... Est-ce toujours ce vieux râleur de Général Jean Dupuis ?

- Toujours ! Venez donc,je vais vous mener à ses quartiers, puis je vous retrouverai ce soir, au mess. Ah ! Je ne vous ai pas tout dit ... J'ai rempilé comme bagagiste; alors, laissez-moi vos affaires personnelles, je les mettrai dans vos appartements.

- Tu te fous de nous - pouffa Fred.

- Oui, bien sûr ... - fit Eddy en se levant - Je suis toujours le meilleur radio-navigateur de tout l'Univers connu ... "

P.F.J.

Les Versets Merveilleux 12

Partager cet article
Repost0
10 juillet 2009 5 10 /07 /juillet /2009 18:14

Verset 43
Chapitre I

"3001"
 

Dans l'immensité étoilée, minuscule portion d'Univers entre le Système Solaire et Gama du Centaure, l'hyper-espace s'entrouvrit soudain pour Phil et Fred, officiers en service commandé de la F.C.G., Force Confédérée Galactique.

Une mission toute simple, en fait, pour deux "vieux" bourlingueurs, quoique jeunes et vigoureux, comme Philippe Ledantec et Fred Casovas. Les deux hommes s'affairaient, chacun à ses attributions particulières, dans un silence épais, presque palpable. Le poste de commande de l'ORION, dernier-né de la Flotte Terrienne de la F.C.G., différait de tout ce qui avait été fait jusque là ... Plus le moindre bouton de contrôle, pas la plus insignifiante manette ou poignée ! Tout fonctionnait par le simple frôlement des doigts des navigateurs sur les consoles futuristes. Très absorbés par la lecture et l'interprétation des rélevés que les cerveaux de bord débitaient sur les écrans digitaux, ils ne se parlaient même pas, confiants l'un dans l'autre sur la capacité de chacun à préparer la prise de contact prochaine avec l'astroport de Gamma du Centaure. L'astroport était, par ailleurs, le seul havre civilisé de la planète. Depuis sa découverte, deux siècles plus tôt, les hommes n'avaient pas encore pu en explorer toute la surface emmergée. De timides missions avaient repéré quelques sites potentiels où créer des postes avancés, à l'usage des nombreux savants qui piaffaient d'impatience de découvertes et d'aventures.

L'ORION leur apportait matière à satisfaction ... Ses flancs regorgeaient de matériels sophistiqués, de petites unités mobiles, hélicos ou chenillettes. On avait même pu y glisser, tel un kit pour grands enfants, une petite usine fisio-atomique en pièces détachées. L'ORION se posa dans un silence impeccable sur la vaste étendue qui jouxtait les bâtiments de l'astroport. Une multitude de techniciens s'affairaient déjà autour du vaisseau lorsque Phil et Fred mirent pied à terre. Un grand gaillard roux les attendait au bas de l'engin, aux commandes d'un petit véhicule sur coussins anti-gravitiques !

" Hello, Phil, Fred ! Heureux de vous voir enfin parmi nous ! - s'exclama l'homme.

- Eddy! - s'écria Fred en levant les bras - Vieux frère, que fais-tu là ? Je te croyais sur Terre, dans ton ranch du Texas, savourant ta retraite ?!

- Montez! Vite ... Je vous expliquerai tout cela devant un bon verre de Bourbon !

- Diable! - s'étonna Phil - du Bourbon? Comment as-tu pu passer du Bourbon au nez et à la barbe des Contrôleurs de Masses ?

- Le métier, mon vieux, c'est le métier qui parle ... "

 P.F.J.

Les Versets Merveilleux 11

Partager cet article
Repost0
10 juillet 2009 5 10 /07 /juillet /2009 11:17

Verset 2
Chapitre 4

"Che-Oôo"


Les géants blonds sétaient endormis dans leur nouvelle demeure, cette grotte, prise de haute lutte aux" velus". Mais, ils avaient perdu leur chef; plus tôt, dans la journée, il était allé faire un tour de reconnaissance vers la rivière proche. Il n'était pas revenu ... Un autre avait pris sa place. Un jeune et vigoureux mâle aux larges épaules. Nul autre ne lui disputait sa chasse ou ses femelles. Seul le chef disparu, jusque là, était plus fort que lui. Le nouveau promu était connu dans la tribu, sous le nom de Che ... Si l'on peut dire qu'il s'agissait là d'un nom. C'était plutôt dû au bruit caractéristique qu'il produisait lorsqu'il se mêlait de déposséder un des siens d'un quartier de viande ou d'un objet qu'il convoitait. De la même façon, d'autres étaient connus sous les appellations aussi diverses que: Oum, Râ, Ourg, Vâ ou Bao ... Le langage naissait, au sein de cette première communauté d'êtres" intelligents". En tout cas, plus intelligents, à différents égards, que la plupart des autres êtres vivant en ces temps du monde. D'autres mammifères aussi, échangeaient des idées, à la base de sons inarticulés et peu nombreux. Les insectes avaient résolu depuis très longtemps leur problème de communication. Ils vivaient déjà en sociétés agencées et structurées, où chacun tenait sa place et assumait un rôle bien défini. Les fourmis en étaient là, elles aussi. Les hommes découvraient seulement le monde, et cette nouvelle race à la peau glabre se préparait sans doute à essaimmer et à conquérir la planète.

Pour l'instant, ils dormaient tous, sauf Che qui montait la garde, tenant une énorme massue d'une main, croquant un fruit sucré de l'autre, les yeux fixés vers les étoiles, peut-être déjà pensif, et se demandant ce que pouvaient bien être ces points brillants qui s'éteignaient au lever du soleil; le soleil, autre énigme pour un cerveau comme celui de Che ... La lune montait sur l'horizon lorsque la chose se produisit !

Che fut pris d'une sorte de vertige. Une pensée étrangère à la sienne s'insinuait en lui. Son intelligence primaire se mit soudain à croître, à fusionner, plutôt, au contact d'une autre, immense, incommensurable. Puis, il sut... Il n'était plus Che, il était Oôo. Il était Che-Oôo, une addition parfaite, deux connaissances qui n'en faisaient plus qu'une, une sorte de perfection, sans heurt, toute naturelle ... logique.

de Che-Oôo tourna la tête vers la grotte où la horendormie exhalait une puanteur lourde et repoussante. Il savait qu'il était tout près de celle qu'il cherchait depuis si longtemps. Il n'allait pas se précipiter à sa recherche. Il devait monter la garde, veiller sur les siens. Ce sentiment était nouveau pour lui ... Il avait l'Eternité devant lui ... Elle était si près, qu'il la ressentait au plus profond de son être, comme une onde de plaisir, un parfum de vie, un contact total.

 P.F.J.

Les Versets Merveilleux 10

Partager cet article
Repost0
8 juillet 2009 3 08 /07 /juillet /2009 19:08

Là, on est un peu dépaysé, c'est vrai ! Où ai-je l'intention de vous amener ? Soyez patient et fidèle... !

Verset 2
Chapitre 3

"Un souffle d'éternité"

Oôo se sentit soudain fatigué. Encore que cela soit impropre à plus d'un titre... La fatigue, qu'est-ce ? Oôo est un être immatériel. Mais est-il un être ? Peut-être n'est-il rien, ou tout ? Soudain, cela signifie-t-il quelque chose quand on ne connaît, comme lui, ni début ni fin ... Et comment peut-il, ou elle, comment définir un... être qui n'en est pas un, comment peut-il se sentir fatigué ? Il n'a pas de corps matériel, sans doute est-il pur esprit ? En fait, il pense ... Il est Pensée. Il ne connaît pas Tout, mais il a une mémoire prodigieuse. Il ne sait pas, pourtant, qui il est, d'où il vient, où il va. Il a une perception directe et totale des choses auxquelles il prête attention, au gré de son bon vouloir. Il connaît deux dimensions, l'Espace et le Temps. Il s'y déplace à sa guise. Parfois il embrasse l'Univers d'un seul coup d'oeil- si l'on peut imager ainsi le fait - parfois il est particule et s'infiltre dans la queue d'une comète, s'énivrant un instant de vitesse et d'espace. Une fois, il y a très très longtemps, mais comment saVOIr, il a été planète, puis soleil ...

C'est au hasard d'une de ses fantaisies qu'un jour il L'a rencontrée, Elle ... enfin, Elle, c'est tout à fait subjectif ! Il a ressentit, ce jour-là, qu'une autre pensée que la sienne était là, non pas tout près de lui, car il n'a pas de consistance précise, à un endroit déterminé, mais Avec lui. C'était une sensation fugace, de quelques fractions de milliardièmes de seconde, peut-être, ou de centaines de millions d'années, comment savoir ? Tout ce qu'il en avait retenu, c'était l'éphémère impression d'une présence, différente de ce qu'il était, lui, plus douce, plus... féminine, en un mot. Il avait trouvé cela agréable, passionnant, énivrant, pour autant qu'il pût donner un nom à cela. Mais sa mémoire prodigieuse avait enregistré, une fois pour toutes, cette rencontre, les effets qu'elle avait produit sur lui. Il n'avait de cesse de La retrouver, désormais ! Il fouillait l'univers en tous sens, s'infiltrait dans les soleils, regardait passer les galaxies, glissait au fond des Trous Noirs et dans les brasiers des Novae. Une autre fois, il se fit fourmi, pour aller voir sous terre, si Elle était là ... Une fois encore, il fit éclater une planète comme une noix, pour mieux explorer ses entrailles. Mais, rien ... Il ne trouvait plus trace de cette ... rencontre.
P.F.J.

Les Versets Merveilleux 9  

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de P.F.J
  • : Nouvelles, romans, BD, poèmes, essais, divers sujets
  • Contact

Profil

  • P.F.J
  • J'm la Philo,l'Espace,les Sciences,le Dessin,la Peinture,l'Ecriture,la (bonne) Musique,le Cinéma (Space Opera & Science-Fiction surtout),la Création de Films et Clips Vidéos,la Mer,la Nature,les Gens qui méritent d'être aimés...
  • J'm la Philo,l'Espace,les Sciences,le Dessin,la Peinture,l'Ecriture,la (bonne) Musique,le Cinéma (Space Opera & Science-Fiction surtout),la Création de Films et Clips Vidéos,la Mer,la Nature,les Gens qui méritent d'être aimés...

Le Blog de P.F.J

            
Suivez-moi, venez partager mes rêves...

Gêneurs !

 



Comment dormir
avec un tel vacarme ?!

Archives