Charlotte n'est pas là ?
Acte 2
Scène 2
(Noémie, Raoul, Madame Darlan, Violaine. Edmond, Charlotte. Charles)
Noémie revient accompagnée d'un homme.
Noémie : - Monsieur ! Un monsieur demande Monsieur...
Raoul : - Entrez, mais entrez donc, Monsieur... ?
Charles : - Charles
Charlotte : - Charles ici ? Quel bonheur !
Raoul : - Charles ? Et nous nous connaissons ?
Charles : - Oh, non, je ne crois pas... Je suis, j'étais un ami de Charlotte. Un vieil ami ...d'enfance, pourrait-on dire !
Raoul : - ...pourrait-on dire ...Mais que puis-je pour vous, mon ...ami ?
Charles : - Je suis aussi un ami du Médecin qui a ausculté Charlotte, ce matin. Il m'a tout dit, pour ce qui est arrivé à Charlotte... Je n'avais jamais osé reprendre contact avec elle, depuis son mariage. Mais là, je me suis dit qu'il fallait bien que je vienne lui faire mes adieux, maintenant qu'elle...
Raoul : - Oh, mon ami, vous avez très bien fait de passer. Nous sommes tous si malheureux. Notre Charlotte était un ange, une espèce de fée, plutôt, dont nous aurons du mal à oublier la douceur, la gentillesse et l'amour ! Surtout moi évidemment ! Elle était si bonne !
Charlotte : - Menteur! Oh, Charles, tu ne peux pas me voir, mais je suis là ... Serais-tu toujours amoureux de moi, bien que je t'ai préféré ce sale bonhomme ?
Violaine : - Dites-nous, ...Charles, aviez-vous du sentiment pour Charlotte ? Des sentiments ?
Charles : - Oh, je crois que les circonstances me le permettent, alors vous ne m'en voudrez pas de reconnaître que j'ai toujours été très attaché à Charlotte. Oui, je dois vous avouer que je suis toujours amoureux d'elle ! Veuillez m'en excuser, ... Monsieur !
Raoul : - Voilà une franchise qui vous honore, Monsieur. Et puis, je ne peux être jaloux d'un sentiment que vous portiez à quelqu'un qui n'est plus là pour y répondre ! Vous êtes le bienvenu dans cette maison ...dans laquelle Charlotte ne mettra, hélas, jamais plus les pieds !
Charlotte : - Oh, Charles ...Pourquoi ne m'en suis-je pas doutée ? Quel gâchis...
Violaine : - Mais ...êtes-vous marié, vous-même, depuis... ?
Charles : - Non ! Je suis resté fidèle à la mémoire de ce que nous avions vécu tous deux ...
Raoul (pour lui même) : - Eh bien, heureusement qu'elle n'a pas épousé le bonhomme ! Quel ennui...
Noémie (pour elle même) : - En voilà au moins un qui est "bien sous tout rapport" !
Charlotte se lève alors, se dirige vers Charles et lui pose une main sur l'épaule.
Charles (surpris et un brin effrayé) : - Oh ! Qu'est-ce là ?
Raoul : - Que vous arrive-t-il ?
Charles : - Là ... tout de suite ... On m'a frôlé !
Noémie (riant) : - C'est Le fantôme ! C'est sûr ...
Madame Darlan : Nioémie ! Arrêtez donc vos pitreries !
Charles : - Quel fantôme ? De quoi parlez-vous ?
Raoul : Ne faites pas attention ... Ce ne sont là que des bêtises ! Désirez-vous vous recueillir près de Charlotte ?
A ce moment-là, Charlotte s'approche du portrait de sa belle-mère et le renverse.
Raoul : - Encore ! Mais est-il donc vrai qu'il y ait un fantôme ici ? Suivez-moi, Charles. Allons nous recueillir sur la dépouille de ma chère défunte ...
Charles : - Oui, bien entendu. j'étais venu pour cela ! Où... ?
Raoul : - ...la chambre de Charlotte ? C'est par là Suivez-moi.
Raoul, suivi de Charles et de Charlotte, se dirige vers le chambre.
Acte 2
Scène 3
( Noémie, Edmond, Madame Darlan, Violaine)
Edmond : - Sympathique, ce Charles ... et paraissant encore très épris de Charlotte !
Violaine : - Sans vouloir vous faire de la peine, Madame, Charlotte aurait mieux fait d'épouser ce Charles que... VÔTRE Raoul !
Madame Darlan : - Dites donc, vous, de quel droit vous permettez-vous ? Sachez que MON Raoul était l'homme qu'il fallait à VÔTRE Charlotte ! Elle a eu beaucoup de chance de le rencontrer ! Combien de femmes auraient aimé être à sa place ! Ah ! Si mon pauvre mari était encore de ce monde et entendait toutes ces méchancetés qu'on profère sur SON fils...
Violaine : - Oui, bien d'autres hommes auraient eux aussi apprécié la fortune de Charlotte !
Edmond : - Mesdames, Mesdames ! Un peu de calme... On a sonné ! Quel image allons- nous donner aux visiteurs si nous n'arrêtons pas ce petit jeu ?
Noémie : - Monsieur Edmond a raison... Je vais ouvrir !
Madame Darlan : - En voilà une domestique qui se permet de nous faire la leçon !
Violaine : - Pour une fois, je suis d'accord avec vous !
P.F.J.