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1 septembre 2009 2 01 /09 /septembre /2009 18:40

Charlotte n'est pas là ?

Acte 2
Scène 2

(Noémie, Raoul, Madame Darlan, Violaine. Edmond, Charlotte. Charles)


Noémie revient accompagnée d'un homme.


Noémie : - Monsieur ! Un monsieur demande Monsieur...

Raoul : - Entrez, mais entrez donc, Monsieur... ?

Charles : - Charles

Charlotte : - Charles ici ? Quel bonheur !

Raoul : - Charles ? Et nous nous connaissons ?

Charles : - Oh, non, je ne crois pas... Je suis, j'étais un ami de Charlotte. Un vieil ami ...d'enfance, pourrait-on dire !

Raoul : - ...pourrait-on dire ...Mais que puis-je pour vous, mon ...ami ?

Charles : - Je suis aussi un ami du Médecin qui a ausculté Charlotte, ce matin. Il m'a tout dit, pour ce qui est arrivé à Charlotte... Je n'avais jamais osé reprendre contact avec elle, depuis son mariage. Mais là, je me suis dit qu'il fallait bien que je vienne lui faire mes adieux, maintenant qu'elle...

Raoul : - Oh, mon ami, vous avez très bien fait de passer. Nous sommes tous si malheureux. Notre Charlotte était un ange, une espèce de fée, plutôt, dont nous aurons du mal à oublier la douceur, la gentillesse et l'amour ! Surtout moi évidemment ! Elle était si bonne !

Charlotte : - Menteur! Oh, Charles, tu ne peux pas me voir, mais je suis là ... Serais-tu toujours amoureux de moi, bien que je t'ai préféré ce sale bonhomme ?

Violaine : - Dites-nous, ...Charles, aviez-vous du sentiment pour Charlotte ? Des sentiments ?

Charles : - Oh, je crois que les circonstances me le permettent, alors vous ne m'en voudrez pas de reconnaître que j'ai toujours été très attaché à Charlotte. Oui, je dois vous avouer que je suis toujours amoureux d'elle ! Veuillez m'en excuser, ... Monsieur !

Raoul : - Voilà une franchise qui vous honore, Monsieur. Et puis, je ne peux être jaloux d'un sentiment que vous portiez à quelqu'un qui n'est plus là pour y répondre ! Vous êtes le bienvenu dans cette maison ...dans laquelle Charlotte ne mettra, hélas, jamais plus les pieds !

Charlotte : - Oh, Charles ...Pourquoi ne m'en suis-je pas doutée ? Quel gâchis...

Violaine : - Mais ...êtes-vous marié, vous-même, depuis... ?

Charles : - Non ! Je suis resté fidèle à la mémoire de ce que nous avions vécu tous deux ...

Raoul (pour lui même) : - Eh bien, heureusement qu'elle n'a pas épousé le bonhomme ! Quel ennui...

Noémie (pour elle même) : - En voilà au moins un qui est "bien sous tout rapport" !


Charlotte se lève alors, se dirige vers Charles et lui pose une main sur l'épaule.


Charles (surpris et un brin effrayé) : - Oh ! Qu'est-ce là ?

Raoul : - Que vous arrive-t-il ?

Charles : - Là ... tout de suite ... On m'a frôlé !

Noémie (riant) : - C'est Le fantôme ! C'est sûr ...

Madame Darlan : Nioémie ! Arrêtez donc vos pitreries !

Charles : - Quel fantôme ? De quoi parlez-vous ?

Raoul : Ne faites pas attention ... Ce ne sont là que des bêtises ! Désirez-vous vous recueillir près de Charlotte ?


A ce moment-là, Charlotte s'approche du portrait de sa belle-mère et le renverse.


Raoul : - Encore ! Mais est-il donc vrai qu'il y ait un fantôme ici ? Suivez-moi, Charles. Allons nous recueillir
sur la dépouille de ma chère défunte ...

Charles : - Oui, bien entendu. j'étais venu pour cela ! Où... ?

Raoul : - ...la chambre de Charlotte ? C'est par là Suivez-moi.


Raoul, suivi de Charles et de Charlotte, se dirige vers le chambre.


Acte 2
Scène 3

( Noémie, Edmond, Madame Darlan, Violaine)

Edmond : - Sympathique, ce Charles ... et paraissant encore très épris de Charlotte !

Violaine : - Sans vouloir vous faire de la peine, Madame, Charlotte aurait mieux fait d'épouser ce Charles que... VÔTRE Raoul !

Madame Darlan : - Dites donc, vous, de quel droit vous permettez-vous ? Sachez que MON Raoul était l'homme qu'il fallait à VÔTRE Charlotte ! Elle a eu beaucoup de chance de le rencontrer ! Combien de femmes auraient aimé être à sa place ! Ah ! Si mon pauvre mari était encore de ce monde et entendait toutes ces méchancetés qu'on profère sur SON fils...

Violaine : - Oui, bien d'autres hommes auraient eux aussi apprécié la fortune de Charlotte !

Edmond : - Mesdames, Mesdames ! Un peu de calme... On a sonné ! Quel image allons- nous donner aux visiteurs si nous n'arrêtons pas ce petit jeu ?

Noémie : - Monsieur Edmond a raison... Je vais ouvrir !

Madame Darlan : - En voilà une domestique qui se permet de nous faire la leçon !

Violaine : - Pour une fois, je suis d'accord avec vous !


P.F.J. 


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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 16:25

Charlotte n'est pas là ?

ACTE 2
Scène 1
(Noémie. Raoul, Madame Darlan. Violaine. Edmond, Charlotte)

Le rideau s'ouvre alors que Raoul et ses invités ont fini de déjeuner et sont encore à table, attendant que Noémie serve le café et quelques friandises.

Noémie (arrivant de la cuisine): - Monsieur, puis-je finir le service et servir le café ?

Raoul : - Bien entendu, Noémie ... Maman ... mes amis ... , Noémie va nous servir une petite tasse de café et quelques friandises ... Cela nous donnera encore un peu de temps pour parler, avant l'arrivée d'autres visiteurs...

Violaine : - Ah ! Raoul ! Puisque nous avons le droit de parler, j'aimerais bien que vous m'expliquiez la présence de cette ...Clarisse, tout à l'heure ! Est-elle vraiment votre maîtresse ?

Edmond : - Allons, Violaine ! Est-ce bien là un sujet de discussion ?

Charlotte : - Oooh, oui ... Parlons un peu de cette Clarisse ...

Edmond : - Alors, Madame Darlan, qu'est-ce que cette histoire de fantôme ?

Violaine : - ... fantôme ? Allons, Edmond, essayez-vous de me faire peur ?

Madame Darlan : - Mais non ! Je disais simplement à Raoul, lorsque cette ... Clarisse a parlé du fantôme de Charlotte, tout à l'heure, que moi, je ne crois pas du tout aux revenants ! D'ailleurs, s'ils existaient, mon pauvre mari serait déjà venu me hanter depuis fort longtemps... lui pour qui moi seule comptait dans la vie !

Charlotte : - Et çà continue !

Violaine : - Edmond, je vous en prie ... Parlez-moi plutôt de vos chasses en Afrique ! Etes-vous vraiment allé chasser le lion ? Je n'en crois pas mes oreilles !

Edmond : - Mais oui, absolument ! Tenez, une fois, alors que je parcourais la savane africaine à la tête d'une véritable armée de porteurs noirs et de rabatteurs malais, surgit soudain un énorme bison, rugissant et soufflant par ses nasaux gigantesques, son haleine fétide dans ma propre direction ! Mes porteurs s'enfuirent comme une volée de moineaux, et je me retrouvai seul, dans un face à face fabuleux avec la bête... Gardant mon sang froid, comme seuls les grands chasseurs savent le faire, j'épaulai mon fusil, conscient qu'il n'y avait qu'une seule balle engagée dans le canon, et tirai sur le monstre alors qu'il se ruait sur moi ... Il prit la décharge en plein coeur ! Je sortis alors mon grand couteau de son étui et découpai une cuisse du bison, que je jetai sur mon épaule. Mes porteurs, revenus vers moi voyant que tout danger était écarté, se partagèrent les restes de l'animal qu'ils dévorèrent sur le champs.

Madame Darlan : - Mon Dieu ! Quel formidable chasseur vous semblez être !

Violaine : - Encore une histoire, encore une ... En avez-vous tué d'autres ?

Edmond : - Eh bien, le même jour, après quelques heures d'une marche harassante sous le soleil brulant, un terrible tigre blanc se matérialisa, devant les yeux médusés des porteurs.

Madame Darlan : - Mais ? Il n'y a pas de tigre en Afrique !

Raoul : - Pas plus que de bison ou de porteurs malais, soit dit en passant ...

Edmond : - Bon ... et les grandes migrations animales ? Hein ? Qu'en faites-vous des grandes migrations animales ? Vous n'ignorez pas que les continents étaient à l'origine un seul et même supercontinent, la Pangée, avant de se séparer comme ils le sont aujourd'hui !...

Violaine : - Quelle érudition !

Edmond : - Les différentes espèces animales ont donc, inscrit dans leurs gènes, ce besoin atavique de revenir à la source géographique de l'apparition de leurs lointains ancêtres ...

Violaine : - D'où sortez-vous tout cela ?

Raoul : - C'est vrai pour les anguilles et les oiseaux !

Edmond : - Pour le tigre, donc, même scénario, et même fin tragique pour la bête, j'épaulai de mon bras libre et foudroyai le tigre, qui n'eût que le temps de m'envoyer un violant coup de griffes, que j'évitai vivement. Je découpai alors, cette fois-là comme pour le bison, une cuisse de la bestiole et la jetai sur mon épaule libre.

Raoul : - ...et les porteurs se partagèrent, etc ...

Violaine : - Quelle merveille ! Irez-vous encore un jour faire de telles chasses ? Et pourriez-vous emmener une faible femme comme moi ? Je me sentirais si bien protégée, que je n'aurais aucune crainte à me joindre à votre meute de malais noirs !

Noémie : - Excusez-moi, Monsieur Edmond, prendrez-vous encore un peu de café ?

Edmond : - Du café ? Mais certainement, mon petit, mais très peu ! Nous autres, sportifs accomplis, n'abusons jamais de drogues ou d'excitants .. alors, très peu de café. Merci ! Où en étais-donc ?

Violaine : - Vous aviez ...

Noémie (pince sans rire) : - Vous étiez aux prises avec une famille d'ours blancs !



Tout le monde éclate de rire.


Edmond : - Noémie! Arrêtez donc avec vos âneries ! Sachez que je ne raconte jamais d'histoires stupides ! Ne lui en
voulez pas, Mesdames, Noémie dit parfois des choses, des sottises qui dépassent l'entendement ...

Violaine : - Eh bien, à moi, elle me plaît beaucoup, votre histoire ...

Charlotte : - Toi, ma Violaine, tu me surprendras toujours !


On sonne. Noémie part ouvrir la porte au(x) visiteur(s).


Madame Darlan : - C'est bien ce que je disais tout à l'heure à mon Raoul. .. Mon pauvre mari n'aurait pas supporté
une pareille effronterie de la part d'une vulgaire domestique !
 

P.F.J.

Charlotte n'est pas là ?  

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24 août 2009 1 24 /08 /août /2009 11:48

 Noémie : - Pardon, Madame ? Qu'ai-je donc fait de mal ? Et pourquoi êtes-vous si effrayée ? Je vous ai entendu hurler, depuis la cuisine ... Rire, d'abord, puis crier, ensuite. Etes-vous souffrante ? Il suffit d'une morte,

aujourd'hui ... Et, j'ai une nouvelle à apprendre à Monsieur !

Raoul : - Une nouvelle ? Dites vite, Noémie, dites ...

Noémie : - Eh bien, Monsieur, le déjeuner est prêt, et vos amis ne sont toujours pas revenus !

Raoul : - Ah, mais c'est vrai ... N'étaient-ils pas en votre compagnie, Clarisse ?

clarisse : - En Ma compagnie ? Non ... Oh, si, si ... mais pas longtemps. Ils sont partis "prendre un verre", ont-ils dit... Ce qui est curieux, c'est qu'ils ont tourné le dos à la porte de sortie, et se sont dirigés vers l'arrière-cour !

Raoul : - Bien, bien ... Clarisse, vous ne m'en voudrez pas si je vous demande de nous laisser, cette fois encore ? Nous avons à parler, en famille ...

Clarisse : - Mais, c'est inutile, puisque je fais maintenant partie de la famille ! Et arrête donc de me vouvoyer ..."


Raoul ne relevant pas la répartie, prend Clarisse par les épaules et la pousse vers la sortie
.


Raoul : "Allez, ne faites pas l'enfant ! A plus tard Clarisse, à plus tard !
Clarisse : - Faire un enfant ? Plus tard ?...


Raoul revient.


Raoul : "Bon, nous voilà vraiment seuls ! De quoi parlions-nous ?

Madame Darlan (à voix basse, l'air inquiet) : - ... du fantôme de Charlotte ...

Charlotte (avec un rire d'outre-tombe) : - Ah! Ah ! Ah ! Ah ! Ah !


Le rideau tombe









Fin de l'Acte 1














P.F.J.

 

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17 août 2009 1 17 /08 /août /2009 12:27

Charlotte n'est pas là ?

Scène 10
(Charlotte, Raoul, Madame Darlan, Clarisse, Noémie)

Raoul : - Maman, tu ne devrais pas être si dure et si exigeante avec Noémie ! Elle me rend bien des services, tu sais ! Voilà qu'on sonne encore ! Qui cela peut-il être cette fois ? "

Clarisse reparaît, sa valise à la main.

Raoul : "Clarisse ? Encore vous ? Mais, que Diable venez-vous faire ...

Clarisse : - Arrête de me donner du Vous à tout bout de champs ! C'est fatiguant, à la fin ...

Charlotte : - Tiens ? La voisine du dessous !

Madame Darlan : - Qui est-ce Raoul ? Une amie de Charlotte ? Peux-tu me présenter cette charmante personne ?

Clarisse : - Oh ! Bonjour, Madame la Maman de Raoul, je suppose ?

Raoul : - Oui, ma Maman ... Enfin ma Mère ! Mais vas-tu enfin me dire ce que tu fais ici ? Je t'avais dit que je passerai te voir !

Charlotte : - Oh, oh ... Cela devient passionnant ! Qu'y a-t-il, entre ces deux-là ?

Clarisse : - Ecoute, Raoul, tu dois tenir ta promesse ... Tu m'avais juré que dès le premier jour où Charlotte ne serait plus là, tu m'installerais chez toi ! Tu t'en souviens ? Hein ?

Charlotte et Madame Darlan (ensemble) : - L'installer ici ?

Madame Darlan : - Raoul, mon bébé, je ne veux pas me mêler de ta vie, mais là, tu me surprends ! Installer une femme chez toi ? Mais tu n'y penses pas ! L'autre n'est pas encore froide ...

Charlotte : - Eh bien! Celle-là, elle est raide ! Ah, le goujat ! Le fourbe ! Le menteur ! Le salaud ! Le ... le ...

Raoul : - Non ! Non ! Ce n'est pas exactement cela ... Clarisse a toujours désiré passer un petit moment dans cet appartement, dont elle est folle ! Voilà, c'est cela, elle est folle, elle est folle ...

Charlotte et Madame Darlan (ensemble): - Un petit moment ? Avec sa valise !

Charlotte : - Oh, mon Raoul, qu'est-ce que tu me fais là ? Tu tues en moi tout ce qu'il restait de vivant, notre amour, nos souvenirs ... Quelle peine tu me causes ... Ai-je bien mérité cela ? Moi qui t'aimais, qui te chérissais, qui étais si fière de toi ...

Raoul (à Clarisse, tout bas) : - Vois-tu dans quelle situation tu me mets ? C'est insupportable ...

Clarisse (en élevant la voix) : - Bon, Raoul, soyons clairs ... Charlotte est morte, soit ! Voilà une bonne chose de faite ... Penses-tu vraiment que je vais attendre toute ma vie pour venir vivre ici, avec toi ?

Raoul : - Du temps, il faut du temps ! Et puis, cela ne se fait pas !

Madame Darlan : - Non, Mademoiselle, cela ne se fait pas ! Le deuil ? Vous avez sûrement entendu parler de ce mot, le deuil ? Il faut au minimum quarante huit heures, avant de refaire sa vie ... l'en parle en connaissance de cause, moi qui ai perdu mon pauvre mari ... mort de fatigue, et mon fils, ensuite, lorsque Charlotte me l'a pris !

Charlotte : - Son mari ? Mort de fatigue ? Ouh là là, quelle affreuse menteuse ! Il a été retrouvé mourant, chez une de ses maîtresses, lors d'une soit-disant soirée d'études au Muséum ! Vais-je supporter çà longtemps ? Vais-je rester là, à écouter ces horreurs ? Peut-être est-ce ma punition céleste ? Mais, je ne suis pas encore tout à fait partie ... Tu vas voir ce que tu vas voir, mon Raoul !



Charlotte se dirige vers Clarisse, qui tourne le dos à Raoul, et lui administre une claque retentissante sur l'arrière-train ... Clarisse pense que Raoul est l'auteur du coup ...

Charlotte : - Et vlan ! Prend toujours cet accompte ...

Clarisse : - Raoul ! Nous ne sommes pas tout à fait seuls ... mon chéri !

Madame Darlan : - Je vous dérange peut-être ? Je vous rappelle que je suis la belle-maman de la morte!

Raoul (montrant la chambre de Charlotte) : - Et ... Charlotte est encore là, elle aussi ...

Clarisse : Charlotte ? Ah, ah, ah ! Croirais-tu aux revenants ? Un fantôme nommé Charlotte est là, qui nous observe ... Ah ! Ah ! Ah ! C'est tordant... Cela me fait une peur horrible ! Un fantôme affreux, atroce, se cache ici ! Peut-être même est-il derrière toi ..."

Charlotte lui administre une seconde claque sur les fesses ...

Clarisse (qui ne tourne, cette fois, le dos à personne) : Aaaah ! Qu'est-ce donc que cette diablerie ! - à Noémie qui rentre à ce moment précis, bien qu'éloignée de Clarisee de plusieurs pas - Noémie ! Vous ne perdez rien pour attendre ! Vous me pairez cela...


P.F.J.

... à suivre...

 

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12 août 2009 3 12 /08 /août /2009 17:04

Charlotte n'est pas là ?

Acte 1 Scène 9

(Charlotte. Noémie. Raoul. Madame Darlan, la Mère de Raoul)


Noémie revient

Noémie : "Cà y est, Monsieur. J'ai mis tout le monde à la porte !

Raoul : - Très bien, mon petit ... Mais n'oubliez pas que j'ai retenu mon ami Edmond, Madame Violaine et ma très chère Maman à déjeuner, ce midi ! Ce sera un genre de veillée funèbre, en plein jour ... A propos de Madame ma Mère, elle devrait déjà être là ! J'ai tant besoin de son réconfort. Voilà bien la seule femme qui m'ait aimé pour moi-même !

Charlotte : - Ah, çà, mais quel culot ! T'aurais-je mal jugé, mon petit Raoul ? Vas-tu, aujourd'hui, m'apprendre à te mieux connaître ? J'étais trop bonne ! La situation devient tout à fait délicieuse ... vraiment tout à fait délicieuse ! Mon Dieu, comme je suis contente d'être morte !"


On sonne ...

Noémie va vers la porte d'entrée et revient sur les pas de la Mère de Raoul


Noémie : "Oui, Madame, votre fils est ici ... dans le grand salon.

Raoul (se tournant vers sa Mère qui entre) : - Maman ? Toi ici ? Déjà !

Madame Darlan (entourant Raoul de ses bras où il fait mine de se blottir) : - Raoul, mon tout petit, mon bébé ... Noémie m'a appris la nouvelle ... Comme tu dois être malheureux !

Charlotte : - Tiens ! Voilà la Reine Mère ... Son bébé ! Quelle pitié ...

Madame Darlan - Charlotte n'est pas là ?

Raoul : - Non ... Maman, pas ici, elle repose dans sa chambre !

Madame Darlan : - Voilà bien une chose qu'elle a toujours su faire à la perfection, se reposer !

Charlotte : - Non ? Quel culot ! Au moins, elle dit ce qu'elle pense ... Vieille chipie !

Noémie : - Madame restera donc pour déjeuner, avec Monsieur et ses amis ?

Madame Darlan : - Avec tes amis ? Qui as-tu donc invité, mon bébé ?

Raoul : - Oh, rien, personne, euh ... Edmond et Violaine, seulement. Ils sont déjà passés  ici tout à l'heure ... et ne vont pas tarder à revenir. Nous serons entre nous !

Charlotte : - Violaine ici ? Tout à l'heure ? Je ne l'ai pas entendue ... Oh, j'ai hâte de la voir revenir ! Elle est une véritable amie, ... sincère !

Madame Darlan : - Edmond, je l'aime bien, c'est un brave garçon, poli et ayant toujours un mot gentil pour moi ... mais Violaine ...

Raoul : - Maman ! Elle n'est pas mauvaise fille. Et puis, elle était l'amie de Charlotte, tu

comprends ?

Madame Darlan : - Tu sais, Raoul, TA Charlotte, lorsque j'y pense, et cela m'arrive tu t'en doutes bien, TA Charlotte m'avait, en quelque sorte, pris MON bébé ! MOI à qui la vie avait déjà pris MON pauvre mari, ton Père, Raoul, ton Père ! Avoue que le sort ne m'épargne pas, MOI !

Raoul : - Maman ! Maman ! Arrête ! Nous savons que ta vie est remplie de mauvais coups du destin ... Mais, ne crois-tu pas qu'aujourd'hui c'est moi qui suis à plaindre ? 

Charlotte : - Et vlan, en pleine poire, la vieille !

Madame Darlan : - Raoul ! Comment oses-tu parler ainsi à ta pauvre Mère ?  Bien sûr, aujourd'hui,tu as perdu ton épouse, soit ! Mais, était-elle vraiment la femme dont j'avais rêvée pour toi ?

Raoul : - Mamaaan ! ! !

Charlotte : - Vas-y, mon Raoul, du tac au tac ...

Raoul : - Bon, elle n'était peut-être pas exactement la femme dont j'avais besoin, mais elle avait hérité d'une fortune personnelle ... qui est arrivée au bon moment, non ?

Charlotte : - Quoi ? Non, je rêve ? C'est donc pour mon argent que tu m'as épousée ?

Raoul : - Entendons-nous bien ... Je ne l'ai pas épousée pour son argent, pas seulement ... Elle avait aussi quelques charmes ... lorsqu'elle était toute jeune !

Charlotte : - Ah ? Tout de même ...

Noémie : - ... et quelques amies qui plaisaient bien à Monsieur !

Charlotte : - Ooooh ?

Madame Darlan : - Raoul ! Comment peux-tu supporter cette, cette... bonne ? Vas-tu te décider à la congédier un jour, ou bien veux-tu que je m'en charge ?

Raoul : - Maman ! Je t'en supplie ... arrête, s'il te plaît ... Noémie est une employée convenable et tout à fait "comme il faut" (pour lui-même : je suis bien placé pour le savoir !)

Charlotte : - Oh, mon pauvre Raoul, te voilà embarqué dans une drôle de galère maintenant, avec Belle-Maman qui va mettre de l'ordre dans ta vie ... Je voudrais bien t'aider, si je le pouvais, mais le mérites-tu ?

Noémie : - Monsieur désire-t-il autre chose, ou puis-je aller en cuisine ?

Raoul : - Allez-y, Noémie ... Préparez-nous un de ces repas comme je les aime !

Madame Darlan (pour elle-même) : (- Je me méfie d'elle... Je ne serais pas surprise d'apprendre qu'elle ait mis quelque potion de sorcière dans l'infusion de Charlotte, hier au soir !)

Noémie (qui a entendu) : (- Oh, vieille chipie ! C'est dans ta soupe que je mettrais du poison, si cela pouvait te faire taire ...)

Charlotte : - Ah ? Quelle ambiance chaleureuse ! Et dire que l'on ne voit jamais cela de son vivant. .. C'est mieux qu'au théâtre ...
Mon Dieu, comme je suis contente d'être morte !


P.F.J.

...à suivre...

  

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6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 16:30

Scène 8 ( Charlotte. Raoul)

Charlotte et Raoul sont seuls sur scène. Raoul, absorbé, pense à haute voix.


Raoul : - Ah ! Charlotte, Charlotte, mon amie ... Dans quelle situation m'as-tu mis ?

Charlotte : - Comment cela, dans quelle situation JE t'ai mis ? Et puis, je suis bien aise de constater que MAINTENANT QUE NOUS SOMMES SEULS, tu daignes enfin m'entendre et me parler. ..

Raoul : - Ah ! Charlotte, Charlotte, mon amie ...

Charlotte : - Oui, oui, tu viens de le dire, dans quelle situation je t'ai mis ...

Raoul : - Avais-tu vraiment besoin de partir, aujourd'hui ?

Charlotte : - Ah ? Mais tu délires, mon ami ! Je ne suis pas partie ... enfin, pas comme tu crois !

Raoul : - La mort ... la mort ... Voilà bien une chose qui me surprendra toujours ! Qu'est-ce

donc que la mort ?

Charlotte : - La mort ? Eh bien, si je suis vraiment morte, cela a plutôt l'air cocasse ! J'entends tout, je vois tout, et toi, tu ne me vois pas et ne m'entends pas ... C'est même amusant ! N'est-ce pas ?

Raoul : - Ce n'est pas amusant du tout, Mais pas du tout ! Heureusement, tout n'est quand même pas fini ...

Charlotte : - Ah ? Il reste donc quelque espoir ? Mais lequel, mon Dieu ?

Raoul : - Il me reste ta fortune ... et Dieu sait si elle tombe à pic !

Charlotte : - Ma fortune ?

Raoul : - ... fortune qui va me permettre de me remettre à flot, comme on dit. Après avoir tant perdu d'argent, j'ai bien failli me retrouver sur la paille, moi !

Charlotte : - Perdu tant d'argent ? Mais comment donc as-tu pu ... ?

Raoul : - Mais à quoi bon en parler ? Tu n'es plus là pour m'écouter, et puis, je ne t'en ai jamais parlé avant ... ni de tout le reste, alors ... Mais suis-je stupide de m'adresser ainsi à Charlotte, comme si elle était encore ici et pouvait m'entendre !

Charlotte : - Tu me cachais donc tant de choses ? Depuis quand ?

Raoul : - Je lui ai caché tant de choses, durant toutes ces années ... qu'aujourd'hui je me sens redevable envers elle d'une certaine franchise ... Allons, allons, n'y pensons plus. Et puis, quoi, j'ai tout de même encore la vie devant moi ...

Charlotte : - Voyez-vous çà ! La vie devant toi ... et moi, j'ai quoi devant moi ?

Raoul prend à pleines mains le portrait de sa mère, sur la chemenée.

Raoul : - Le portrait de ma Mère ... Charlotte ne l'aimait pas du tout, mais alors, pas du tout ! Il n'est pourtant pas si moche que cela ! Il restera là, après tout. .. et je mettrai celui de Charlotte tout à côté !

Raoul remet le portrait à sa place et s'éloigne vers un autre coin de la pièce. Charlotte, mue par Dieu sait quel besoin, se dirige vers le portrait, s'en saisit, et le retourne. Raoul, se retournant vers la cheminée, s'aperçoit que le portrait n'est pas comme il l'avait posé.

Il le remet en place.


A ce moment, entre Noémie.


P.F.J.

...à suivre... 

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3 août 2009 1 03 /08 /août /2009 12:22

Scène 7
(Charlotte, Noémie, Raoul, le Curé, le Médecin légiste)


Charlotte sort de sa chambre (toute de linge blanc vêtue, un voile léger sur le visage, qu'elle relève en entrant en scène), s'adresse à Raoul et Noémie, et se trouve très surprise qu'on ne l'entende pas. Elle pense d'abord être aphone !


Charlotte : "Raoul, mon ami, qu'est-ce donc que tout ce tapage ? Raoul ? Raoul ? M'entends-tu à la fin ? Réponds-moi, que diable !


Noémie : - Eh bien, Monsieur, on peut dire que cela ne manque pas d'animation, ici !


Charlotte : - Noémie ? Noémie ? Mais, que se passe-t-il donc ? Suis-je aphone qu'on ne me réponde pas ? Ou jouez-vous tous deux à un jeu dont je ne connais pas les règles ?


Raoul :  - Je vous disais bien, Noémie, que le décès de Madame allait nous valoir un tas de curieux et de ...


Charlotte : - Le décès de qui ?


Noémie : - Oui, Monsieur ... Mais, Madame Charlotte ne savait pas .. sinon, elle ne serait pas morte aujourd'hui ( elle éclate en sanglots). Elle était si bonne !


Charlotte ( avec un rire joyeux et sonore) : - Morte ? Je suis morte ? Qu'est-ce que c'est que ces bêtises ? Raoul ! Raoul ! Je suis là ... Je ne suis pas morte !


Charlotte se déplace vers Raoul qui ne la voit pas et passe à côté d'elle sans lui prêter la moindre attention. Charlotte en reste interdite, regarde alternativement chacun de ses bras et tâte son buste ... 


Raoul : "Ecoutez, Noémie, arrêtez donc de gémir ainsi... Le moment n'est plus à se plaindre ... Et puis, tiens, Monsieur le Curé et le Médecin reviennent ... Ecoutons leurs conclusions.


Charlotte : - Monsieur le Curé ? Le médecin ? Sortant de MA chambre ? Mais, enfin, finira-t-on par me dire ce qui se passe ?"


Charlotte, de guerre lasse, se laisse tomber sur le canapé, avec un soupir énorme.


Monsieur le Curé :  "Ah ! Mon fils C'est fait... Madame Charlotte, cette SI chère Charlotte, nous a vraiment quittés ... pour un monde meilleur...


Le Médecin : - Oui, Monsieur. Son coeur s'est arrêté de battre. Elle est froide et ne respire plus. La mort doit remonter à très tôt ce matin ! Je l'ai auscultée aussi précisément que mon art me l'autorise. il n'y a plus rien à faire, sinon à parapher ensemble l'acte de décès ...


Charlotte ( qui ne rit plus du tout) : - Ah ! ils me feront mourir de soucis ... Allez, Messieurs, la plaisanterie a assez durée ... Dites-moi enfin quel jeu vous jouez !"


Ne comprenant pas ce qui se passe, mais entendant discuter les personnages présents, Charlotte réalise alors qu'elle est peut-être réellement "morte" et se précipite dans sa chambre afin de se rendre compte par elle-même si c'est bien de cela dont il s'agit ... Pendant ce temps, Raoul regarde quelques papiers que le Médecin lui montre. Charlotte revient sur scène, effondrée, et s'assied sur le canapé.

Charlotte : "Oh ! C'est donc bien vrai... je suis morte ! Je viens de me voir, là, sur mon lit ! Quelle ironie ... Moi qui avais tant envie de vivre. Moi qui avais tant envie de ... C'est çela, mourir ? Je suis là, aussi vivante que d'habitude, et je suis aussi là-bas, sur mon lit, allongée et froide, comme dormant d'un sommeil éternel ! Comment puis-je voir et entendre tous ces gens qui bougent et parlent devant moi ?"


Noémie, en pleurs, s'assied à son tour, sur les genoux de Charlotte qui n'a pas le temps de se pousser de côté ... Ni Noémie ni Charlotte ne ressentent quoi que ce soit, et elles occupent le même espace !


Raoul : "Merci Messieurs ! merci pour tout. je vous ferai appeler dès que cela sera nécessaire, cet après-midi, pour le permis d'inhumer et les dernières formalités ... Noémie, veuillez montrer la sortie à ces Messieurs !"


Noémie se lève pour aller raccompagner les visiteurs, puis se rassied, incapable de retenir ses pleurs ! Charlotte se pousse instinctivement sur le côté opposé du canapé ...


Le Médecin : "... et pour mes honoraires ... je repasserai en fin d'après-midi ...


Raoul : - Noémie ? Veuillez donc raccompagner ces Messieurs !


Noémie se relève enfin et s'avance pour raccompagner les deux visiteurs


Monsieur le Curé (se tournant vers Raoul) : "Monsieur ? Pour ce dont j'ai parlé à Monsieur, tout à l'heure ? Je veux dire ... les dons que Madame faisait à mes Bonnes Œuvres ? La Paroisse pourra-t-elle toujours compter sur Monsieur ?


Raoul : - Oh, vous savez, cela n'est pas vraiment dans mes priorités immédiates ! Mais enfin, on verra, on verra...


Monsieur le Curé : - ... pour la mémoire de Madame ...


Raoul : - Oui, c'est cela. Pour la mémoire de Madame (pour lui-même : Elle qui n'en avait pas, de mémoire, c'est à mourir de rire, vraiment !)


Les deux visiteurs sortent, précédés de Noémie.


P.F.J.


... à suivre...


Charlotte n'est pas là ?  

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28 juillet 2009 2 28 /07 /juillet /2009 10:26

Aujourd'hui, petite détente amusante ( Nous sommes en vacances, n'est-ce pas ?) !
Une courte pièce de théâtre (sic) sur le thème de l'assassinat de Jules César par son fils Brutus... Mais, oh ! surprise, moi qui ne suis pas latiniste, je l'ai écrite en Latin ! Je n'avais que 14 ou 15 ans, il est vrai ! J'avais l'âme gaie et j'aimais faire rire autour de moi... 

BRUTUS

Tragédie en l Acte et II Scènes

Les personnages :
César : le dictateur
Brutus : son fils illégitime
Harcus Typicus : tribun de la Plèbe


Acte I - scène 1

(César, de sa fenêtre où il étendait sa lessive - nous sommes en Italie - aperçoit Marcus le tribun Marcus Typicus)


César : "Quo vadis, Marcus ?

(Le tribun monte chez César qui le reçoit dans son cubiculum)

César : - Quid novi, Marcus Typicus ?

Marcus : - Ave Caesar, comodo vales ?

César : - Statu quo, Typicus ?


Le tribun de la plèbe tend à César le papyrus que Brutus a envoyé au centurion Valérius et par lequel il lui
ordonne de mettre une centurie à sa disposition pour assassiner le dictateur.


Marcus (tendant le papyrus)  : "Corpus delicti, lege !

Cesar : - Hum ! Errare hunanum est !"


Acte I - scène 2


(Brutus entre dans la pièce où César converse avec les Sénateurs, suivi d'une cohorte de centurions)


César· : "Sub jove, fili ... Sine die ! Vade Retro !

Brutus : - Cuique suum !!!

César : - Tu quoque, fili mi ?

Brutus: - Quid parcit virgae odit filium

César : - Ab imo pectore...

Brutus : - Quid prodest ? Quantum satis !

César : - Prosit... Alea jacta est !

Brutus : - Quantum satis ! Tolle...


(il plonge un poignard dans le coeur de son papa)


Brutus : - Ave Caesar ! Acta est fabula !


(Note de l'auteur : si comme moi vous n'êtes pas latiniste, munissez-vous des Pages Roses d'un dictionnaire)


P.F.J.

 

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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 08:14

Acte 1 - Scène 5
(Noémie, Raoul, la Voisine, Violaine, Edmond)

Arrive Edmond, l'ami de Raoul. Il vient d'apprendre la nouvelle par Noémie. Il se précipite vers Violaine dès qu'il l'aperçoit, en pleurs (!) sur le canapé ...


Edmond (prenant Violaine par les épaules) : - Mon Dieu, mon Dieu ! Que se passe-t-il ? Raoul, mon ami, j'ai couru aussi vite que j'ai pu... Quelle histoire, quelle histoire... Charlotte n'est pas là ? Charlotte est-elle vraiment ... ? Comment cela est-il possible? RaouL .. ?

Raoul (dans un souffle) : - Oui, mon ami, c'est la terrible vérité. Charlotte nous a quittés, cette nuit, pendant son sommeil. ..

Edmond : - Raoul, mon bon Raoul, quel malheur ! Que lui est-il donc arrivé ?

Raoul : - Nous ne savons pas encore ... Le Médecin est auprès d'elle !

Noémie : - Avec Monsieur le Curé ! 
 
Violaine : - Qui a pu lui faire cela ?

Noémie : - Comment Qui ? Mais en voilà une question, Madame !

Violaine : - Enfin, je veux dire Qui ... euh Comment cela est-il possible ? Elle était si bonne...

Edmond : - Le sort ne choisit pas, ma chère ! Tiens, voyez plutôt, moi qui vous parle, j'ai échappé mille fois à la mort, lorsque je chassais le buffle en Asie, le lion en Afrique, et la bécasse en forêt de Rambouillet ...

Violaine (soudain toute guillerette) : - Vous chassiez le lion ? Non ? Il faudra me raconter toutes ces merveilleuses aventures... Charlotte m'a caché çà, la vilaine cachottière ! Oh, j'adore ces histoires de lion superbe et généreux ... cela me fait froid jusqu'au bas du dos !

Raoul : - Violaine, est-ce vraiment le moment ? Vous en parlerez tous deux pendant le déjeuner, tout à l'heure ... si vous voulez bien être des nôtres ?

Violaine : - Ah ? Oui, déjeuner, bien entendu Je vous demande pardon, pour Charlotte, j'oubliais qu'elle est à peine froide ... elle aussi... Mais je ne retire rien à ce que j'ai dit ! Charlotte est une vilaine cachottière. Et puis, maintenant, on peut bien le dire, elle avait aussi quelques petits défauts, mais vraiment de tous petits défauts ... De fait, elle a encore trouvé le moyen de faire parler d'elle !

La Voisine : - Mon Dieu ! Que faut-il entendre ! Quelle pitié ... Noémie, mon petit, veuillez me raccompagner. Je ne peux supporter pareilles horreurs ... Des défauts, Charlotte ? Ah, çà ... Que faut-il entendre ! Charlotte était une perle, une perle ... et généreuse avec çà ! Ce qui n'est pas l'air d'être le cas de tout le monde ! (à voix basse, à l'intention de Noémie) Noémie, mon petit, pensez à me prévenir, quand vous retrouverez ce satané carnet bleu ...


Noémie se lève et sort avec la Voisine
On sonne...



Scène 6
(Noémie. Raoul. Violaine. Edmond. Clarisse)


Noémie revient. Clarisse, la maîtresse de Raoul, mise au courant par la Voisine car elle habite la même résidence, arrive une valise à la main ! Elle a hâte de s'installer chez son amant. Raoul, inquiet du "Qu'en dira-t-on" et des ragots qui ne manqueront pas de survenir, la met poliment à la porte en lui promettant d'aller la voir sous peu. Edmond se propose pour la raccompagner. Violaine prétexte un malaise pour sortir avec eux, en réalité pour essayer de savoir ce qu'ils ont à se dire ...


Clarisse (qui passe prestement devant Noémie): - Raoul, CHEEEER ami ... On vient de me dire ... pour Charlotte ! (à voix basse, pour elle-même, jetant un regard circulaire dans la pièce) Je crois que je vais me plaire dans la place ! Elle a l'air bonne !

Raoul : - Clarisse ? Vous ici ? (à voix basse) Mais enfin, c'est dangereux ... c'est très dangereux ...

Violaine : - Tiens, encore une voisine !

Raoul : Hummm, hummm, pas exactement. Clarisse est une amie (il fait les présentations) Violaine, l'amie de Charlotte, Clarisse, l'amie de... Charlotte ... aussi !

Violaine : - L'amie de Charlotte ? Je répète qu'elle est une affreuse cachottière ! Mais elle m'avait, par contre, parlé d'une certaine Pélagie ... qui n'était pas du tout son amie !

Noémie : - Non, Madame ! Madame Charlotte n'était pas ce que vous dites... Si elle ne vous a jamais parlé de Madame Clarisse, c'est que Madame Clarisse n'est QUE l' amie de Monsieur... comme Madame Pélagie, d'ailleurs ...

Raoul : - Noémie ! Occupez-vous donc de ce qui vous regarde ... Et pUIS, tiens, raccompagnez Madame Clarisse ... Merci, Madame pour votre visite. (tout bas, à Clarisse) Je viendrai te voir bientôt, très très bientôt ! 
Clarisse : - Âh ? Tu me châsses ? Et moi qui venais ...

Raoul : - Non, non...Je ne te chasse pas ... Je t'expliquerai, bientôt ...

Clarisse : - Qui est cette Pélagie ? UNE AUTRE DE TES AMIES ? Et cette Violaine, hein? Elle a un visage tellement ingrat, la pôoovre ! Sa peau ressemble à du papier froissé ... Et puis, elle est un peu grassouillette, non ? Avec elle, tu ne dois pas avoir l'impression de dormir sur des cailloux !

 Raoul : - Mais tais-toi donc, tais-toi donc !

Noémie: - Alôoors ? Mâdâme ? Je vous raccômpâgne ou pâs ?

Clarisse, courroucée, se lève et s'apprête à sortir, digne, sur les pas de Noémie, en oubliant sa valise.

Edmond (qui se saisit de la valise) : - Mais laissez donc, Noémie ! Je vais raccompagner Clarisse ... Puis-je vous aider, Madame ?

Violaine : - Bon, je sors moi aussi... l'ai bien besoin de prendre l'air, moi, après tout "cela" ! Attendez-moi, Edmond, attendez-moi, je viens ... Je reviens, Raoul, je reviens ..."


Tout ce petit monde se dirige vers la sortie


P.F.J.


... à suivre...

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22 juillet 2009 3 22 /07 /juillet /2009 19:12

Scène 3

(Noémie. la Voisine)

La Voisine s'assied sur le canapé et regarde autour d'elle. Noémie saisit le combiné téléphonique, pour appeler Edmond, Violaine et Madame Darlan.

Noémie: - Alloooo ? Monsieur Edmond ? Ah ? Ce n'est pas Monsieur ? Oh ! C'est toi, Alphonsine ? Tu connais la dernière nouvelle ? Non ? Si tu savais ce qui m'arrive ! Madame est morte ... Oui, c'est comme je te dis ! Nooon, ce n'est pas Monsieuuuur. .. Noooon ! Elle n'est pas morte de vieillesse, non plus ! On ne sait pas ... Elle était si bonne ! Non, je ne pense pas ... Monsieur me gardera sûrement à son service. Non, je ne me fais pas de soucis à ce sujet. Tu sais bien que Monsieur et moi ... Oui, s'il te plaît... Dis à Monsieur Edmond que Monsieur Raoul l'invite à déjeuner, ce midi ... Comment ? Ah, oui oui, dis-lui aussi, pour Madame ! Et toi, çà va ? Et ton ami ? Comment lequel ? Mais TON ami, voyons ! Ah ? Tu as un autre ami ! Oui, oui, oui ... moi aussi, non plus ... Je t'embrasse !

La Voisine: - Noémie, mon petit dois-je encore rester ?

Noémie: - Ah, oui, Madame ! Pourriez-vous m'aider à "préparer" Madame Charlotte ? Il faut qu'elle soit "présentable", tant de monde va venir la voir ...

Noémie: - Alloooo ? Madame ? Bonjour Madame. C'est Noémie ... Oui, Bonjour Madame. C'est Noémie ... Alloooo ...

Oui, Bonjour Madame ... C'est Noémie ... Ah ? Oui, Madame ... C'est Monsieur Raoul qui me demande d'avertir Madame qu'il vous retient à déjeuner, ce midi ... Oui, Madame, ce midi... un repas normal, Madame. Avec des crudités, Madame, oui Madame... Non, Madame, Monsieur n'est pas malade ... Non, Madame ... Il va très bien. Entendu, Madame. A tout à l'heure, Madame ... Non, il n'est pas malade ! Au revoir Mada Madame! Madame ! ... J'oubliais de dire à Madame que Madame Charlotte est morte ! Oui, Madame seulement ! Non, Monsieur va très bien ! Il va très bien ! Heureusement, oui, Madame. Il est si bon ! Pour déjeuner, ce midi ... Des crudités ... Oui, Madame, à tout à l'heure ... Au revoir, Madame ...

On sonne
Noémie raccroche le combiné et sort pour accueillir le visiteur.

Scène 4

(Noémie. Raoul, la Voisine, Violaine) Raoul revient sur scène !!.

Violaine, l'amie intime de Charlotte, entre sur les pas de Noémie, sans savoir ce qui vient d'arriver. Elle venait s'enquérir de la santé de son amie. Elle va commettre bévue sur bévue !!

Noémie (introduisant Violaine) : - Monsieur ! Madame Violaine est DEJA ici...

Raoul: - Déjà ? Violaine ? Entrez, chère amie. Entrez ...

Violaine: - Déjà ! déjà ? Charlotte n'est pas là ? Encore couchée ? A cette heure-ci ? Elle n'est pas malade au moins ?

Raoul: - Oh, non! Elle n'est pas malade ... Elle ne le sera d'ailleurs jamais plus ...

Violaine : - Ââââh ? Est-il possible ? Aurait-elle rencontré quelque gourou aux pouvoirs magiques dont elle ne

m'aurait pas parlé?

Raoul: - Oh non! Ce n'est pas cela ...

Violaine: - Eh bien ? Que fait-elle ? Charlotte ! Charlotte ! C'est moi ! Violaine ...

Raoul: - Mais taisez-vous enfin ! Charlotte ne vous répondra pas ...

Violaine: - Raoul! Quel mufle êtes-vous donc ? Sachez que Charlotte est MON amie, et si JE veux qu'elle ME réponde, elle ME répondra...

Noémie : - Charlo... Madame est morte, Madame... 
 
Violaine : - Quoi ? Mais que dites-vous là, espèce de, de ...

Raoul: - La vérité, chère amie, la vérité. Charlotte nous a quittés pendant son sommeil, cette nuit.

Violaine pousse un cri strident et se précipite vers le canapé sur lequel elle s'effondre (en pleurs ?).


On sonne ...


P.F.J.


...à suivre...


 

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