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24 mars 2010 3 24 /03 /mars /2010 07:23

Acte II – Scène 7

(Lucie, Marie, Jérôme)

Au lendemain de ce mémorable repas, Lucie et Jérôme se retrouvent en compagnie de Marie, l’amie fidèle de Lucie, dans la chambre que Marie occupe chez une logeuse. Marie est, évidemment du même avis que Lucie et Jérôme sur ce qui concerne leur union. Elle-même a vécu une situation similaire, avec un compagnon qui l’a quittée depuis.

Marie : « Vous avez raison de ne pas céder à vos parents respectifs ! Mon Pacs a bien fonctionné, avec mon ex… Heureusement, nous n’avons pas eu d’enfant ! Dommage que l’aventure n’ait pas duré plus longtemps !

Lucie : - Oui, Marie… ce type n’a finalement pas été ce que tu cherchais pour fonder un couple.

Marie : - Et, pour cause, il a été vite infidèle… Un coureur de jupons, comme on disait autrefois !

Jérôme : - En fait, vous n’avez pas eu les soucis d’un mariage raté ! »

Tous trois rient de cette remarque saugrenue.

Marie : « Jérôme, c’est bien de toi ça… Mais si tu évoques les soucis d’argent, tu as raison… Pas de frais de Noces, pas de frais de Divorce !

 Lucie : - … et pas de problème de partage d’un enfant… Pour nous, ce ne sera pas tout à fait pareil !

Marie : - Ah, bon ? Avez-vous l’intention de faire un enfant ?

Jérôme : - Plus d’un enfant, une véritable famille nombreuse !

Marie : - Lucie ! Jérôme te prend-il pour une poule pondeuse ? Vous avez bien le temps de faire des moufflets… « Profitez de votre jeunesse », ainsi que le disait ma Mère…

Lucie : - A vrai dire, ma chérie, je crois que c’est déjà trop tard…

Marie : - Tu es enceinte ?!

Lucie : - Oui, je suis enceinte…

Jérôme : … à peine enceinte…

Marie : - C’est quoi, ça « à peine enceinte » ?!

Jérôme : - Lucie n’a que 10 jours de retard… Tu vois que cette grossesse est très "avancée" ?

Lucie : - Je vous dis que j’attends un bébé. J’ai toujours été « ponctuelle » ! 10 jours me suffisent pour être enceinte !

Marie : - Comment le sais-tu ? As-tu déjà été enc…

Lucie : - Mais que tu es sotte ma chérie ! Comment aurais - je pu être déjà…

Jérôme : - Il y a peut-être un épisode de ta vie que je ne connais pas…

Lucie : - Ah ? Tu crois ? Et qui, de toi ou moi, était vierge !?

Marie : - Il n’y a rien à répondre à cela, Jérôme ! Vous, les mecs, vous ne pouvez imaginer que Nous Les Femmes, puissions être très « réservées » sur ces choses-là, et que nous ne « couchons » pas, à peine enfilée notre première petite culotte d’adolescente…

Canari
Lucie : - Bon, je continue ! Tu ne me demandes pas pourquoi nous nous Pacsons, autrement que pour des raisons de fric ou de je ne sais quel envie de « faire moderne » ?

Marie : - Imaginez-vous que j’y ai aussi pensé. Vous êtes de confessions différentes, et cela aurait été une galère d’obtenir toutes les « autorisations nécessaires »…

Jérôme : - Bien vu, Marie… Mais tu sais, ni ma famille, ni celle de Lucie sont « pratiquantes ». Nous n’allons pas plus souvent à l’Église que Lucie et les siens ne se rendent à la Synagogue… Quand aux autorisations, je ne crois pas qu’il en faille. Cela est plutôt basé sur des « principes » vieux comme le Monde ».

Lucie : - C’est d’ailleurs bien étrange, ces histoires de religions. Comment se fait-il que personne ne reconnaisse publiquement que nos trois dieux sont un seul et même Dieu, quel que soit le nom qu’on lui donne ? Jahvé, Allah, Dieu le Père, il en est question dans les Deux Testaments de la Bible, dans la Tora, dans le Coran… Abraham est un ancêtre commun à David, à Jésus et à Mohammed… Les gens sont stupides !

Jérôme : - Écoutes, Chérie, nous n’allons pas refaire le Monde à nous trois… Disons qu’il y a certainement des objectifs plus sournois derrière toutes ces "soi-disant" histoires d’incompatibilités religieuses…

Marie : - … le Fric !!

Lucie : - Bon, revenons à nos brebis ! Enfin, à nos moutons… Marie ! Tu m'écoutes ? Marie !

Marie : - Lucie ! Oui, je suis toute ouie...

Lucie : - Bien qu’il n’y aura pas de mariage, nous avons besoin de toi… Veux-tu être mon témoin ? Étant entendu que le témoin de Jérôme sera Gérard, que tu connais déjà…bien…

Marie : - Gérard ?... Gérard !... Oh, oui mes chéris, JE SUIS TA TEMOÏNE ! »

 à suivre…

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20 mars 2010 6 20 /03 /mars /2010 10:59

Acte II – Scène 6

(Aimée, Auguste, Lucie, Léo, Irma & Roland)

Auguste : « Oh, chère Aimée, ne vous vexez pas, car si nous rions de si bon cœur, c’est que vous confondez « hallal » et « cachère »… La viande hallal est celle que consomment les musulmans, et la viande cachère est celle des juifs ! C’est la même viande, mais les animaux sont tués dans deux rites différents, c’est tout…

Aimée : - Oh, ce n’est que cela ? La vôtre est la viande pas chère ! Alors, cela ne vaut pas la peine d’en rire ! Mon poulet m’a tout de même coûté quelques euros ! Comment donc appelait-on la viande des animaux tués chez les indiens, alors ? »


Chasse bisons

Le repas finissant, Jérôme propose à tous les acteurs présents de passer au salon, afin d’y prendre un café, un thé ou tout autre chose au désir de chacun. Léo prétexte une envie différente et va s’asseoir devant le téléviseur. Aimée entraîne sa sœur vers la cuisine, avec quelques plats et couverts relevés sur la table.

Roland (s’adressant à Auguste) : « Alors, ainsi, vous êtes juif…

Auguste : - Oui, mais, comme vous dites « chez vous », non-pratiquant !

Roland : - Je ne savais pas que cela était possible…

Jérôme : - Pourquoi ne serait-ce pas possible, Oncle Roland ! Dans chaque religion, il y a ceux qui la pratiquent assidûment, et « les autres »…

Auguste : - Mais, bon, si nous parlons de cela, nous n’aurons pas assez de cette journée pour en venir à bout !

Aimée, revenant avec un plateau couvert de tasses dans les mains :

- C’est vrai ça… Nous n’aurons pas assez de cette journée ! Mais pour quoi donc, Jérôme ? Je n’ai pas entendu de quoi vous parliez… » Jérôme ne répond pas, pas plus qu’Auguste et Roland.

Aimée : « Ah, je vois que l’on me fait des cachotteries… Bon, tant pis ! Auguste, prendrez-vous un café, un thé ?...

Auguste : - Un café, merci…

Aimée : - Normal ou pas cher ?... »


CHANDLR

Chacun est installé et sirote qui un café, qui un thé ou un simple verre d’eau, telle Irma qui prétend avoir déjà trop « mangé » ! Aimée est repartie vers la cuisine, puis revient avec un autre plateau, chargé de petits fours et de confiseries.

Aimée : « Voilà ! Tout est là… Servez-vous. Maintenant, nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses…

Irma : - Vous avez sans doute besoin de rester entre vous ! Roland et moi allons vous laisser…

Aimée : - Il n’en est pas question ! Nous avons à fixer les modalités du mariage de Jérôme, et il se peut que nous vous demandions vos idées sur la chose !

Jérôme : - Maman, tout d’abord, il ne s’agit pas de mon mariage, mais du Pacs qui va être établi entre Lucie et moi… Ensuite, il n’y a pas de « modalités » particulières à établir !

Aimée : - Mais, enfin, mon fils, il faut bien prévoir le repas de noces, choisir l’endroit où il se fera, les tenues de chacun, la robe de la mariée,…

Auguste : - Je crois qu’Aimée a raison… Cela doit être fait avec un soupçon de joliesse et de toutes ces petites choses qui marqueront ce  qui doit demeurer le plus beau jour de votre vie !

Lucie : - Le plus beau jour de notre vie ! Mais il y a deux… celui où l’on s’est rencontré, et celui à venir où naîtra notre bébé…

Aimée : - Ah, c’est vrai, on l’oubliait celui-là !

Jérôme : - Maman ! Comment parles-tu de ton futur petit-fils ?

Irma : - Oh, je pose peut-être une question indiscrète, mais, quand est prévue l’arrivée du petit monstre ?

Roland : - Tu es la digne sœur de ta sœur. Pourquoi un petit monstre ? Cela peut aussi être une fille ! Vous connaissez déjà son sexe ?

Jérôme : - Non, évidemment, il est encore trop tôt…

Lucie : - Pour le moment, disons que j’ai juste « presque deux semaines de retard »…

Aimée toussote pour dissiper ce qu’elle pense devenir un sujet de discussion un peu vaseux.

Aimée : « L’essentiel, aujourd’hui, c’est la noce. Qu’en pensez-vous, Auguste ? Auguste ! Mais c’est qu’il est en train de s’endormir !

Auguste, s’éclaircissant la voix : - Non non, je ne dors pas… j’écoute, j’écoute… Je suis d’accord avec Aimée. Il faut aussi penser au bébé. Comment l’appellerons-nous, quel métier il fera, etc…

Lucie : - Papa, nous verrons cela dans une quinzaine d’années, ce sera largement assez tôt !

Jérôme : - Et puis, une fois pour toutes, pas de mariage entre Lucie et moi ! Un Pacs, un P.A.C.S. !

Aimée : - Auguste, cher Auguste, voyez comme nos enfants sont têtus !

Roland : - Et vous, Auguste, vous étiez « dans quoi » ?

Auguste : - Dans le diamant…

Aimée : - Oh, vous y étiez aussi ? A quelle époque ? On aurait presque pu se voir… Mon pauvre mari m’avait emmenée, il y a quelques années, en Martinique, et nous étions allés sur la plage du Diamant, vous savez, celle de laquelle on aperçoit la fameuse île du Diamant, au large ! »

Le-Diamant-02.jpg

à suivre…

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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 09:05

Acte II – Scène 5

(Aimée, Auguste, Lucie, Léo, Irma & Roland)

Le carillon de la porte retentit à cet instant précis. Tout le monde fait silence, et Aimée se lève pour aller voir qui peut bien sonner à une pareille heure… On entend des bruits de voix dans le hall d’entrée, puis Aimée revient, accompagnée d’une jolie femme et d’un homme d’une quarante d’années tous deux…

« Ah, que je vous présente ! Irma, ma petite sœur… et Roland, mon beau-frère ! Léo, le fils d’Auguste, un ami de Jérôme, Auguste, le Papa de Jérôme, et Lucrèce, la sœur de Léo… »

-      Enchanté(e) ! » - font en chœur toutes les personnes présentes.

Jérôme se lève le premier et va au-devant des nouveaux arrivés :

« Oncle Roland ! Tante Irma ! Quel bon vent vous amène ? Excusez-nous, nous fêtons la première rencontre d’Auguste, le Papa de ma fiancée Lucie, avec Maman…

-      Lucie ? – reprend Irma – Aimée m'en avait parlé au téléphone comme étant « Lucrèce »… Heureuse de te voir, mon chéri. Comme tu as grandi ! Si jeune et déjà fiancé… à une charmante jeune fille ?

-      Oui, ma Tante… mais pas aussi jeune que tu sembles le penser… enfin, moi !  Car Lucie est encore jeune, elle !

-      Jérôme – intervient Aimée – va se marier ! Voilà pourquoi nous sommes tous là aujourd’hui… D’ailleurs, vous tombez à pic !

-      A pic ! – s’étonne Roland – Mais chère Aimée, tu nous a bien demandé de venir partager le dessert, quand nous avons décliné ton invitation au repas ! – s’adressant à Auguste – Oui, Irma et moi n’étions pas vraiment disponibles pour arriver très tôt… Quoique, je vois que vous n’en êtes qu’au début du menu ! Aimée vous a fait son fameux poulet… Ne vous dérangez pas pour nous ! Mangez !

-      Partagez donc avec nous – propose Auguste.

-      Non, sans façons… Nous sortons de table… Mais pour le dessert, pas de problème, je suis votre homme ! »

Aimée avance deux chaises pour qu’Irma et Roland puissent s’asseoir à table eux aussi, Roland entre Lucie et son frère Léo, Irma entre Aimée et Jérôme.

« Alors – commence Roland – Comme cela, vous allez vous marier ?

-      Non… - coupe Jérôme – Nous allons nous Pacser…

-      C’est pareil, non ? – demande Irma.

-      En quelque sorte – renchérit Auguste.

-      Pas du tout – dit Lucie – Nous n’allons pas faire de cérémonie, de repas grandiose, etc…

-      Nous pouvons nous occuper de cela – intervient Auguste – Si ce n’est qu’un problème d’argent… N’est-ce pas, Aimée ?

-      Oh, vous savez, l’argent n’est pas essentiel. Ce qu’il faut, c’est une belle messe, dans l’église du quartier ce sera parfait !

-      Aimée, vous savez bien que ce n’est pas possible ! Je vous ai dit, tout à l’heure, que Lucie n’est pas baptisée…

-      Ah, oui, c’est vrai… Votre religion c’est quoi, déjà ? La tradition juridique ? Mais, bof, vous n’êtes pas membres d’une secte, au moins ?

-      Maman – coupe Jérôme – Tu confonds tout… Lucie n’est pas catholique, parce qu’elle est juive ! »

Un silence pesant s’installe un bref instant, rompu par Roland :

« Ce n’est qu’un détail, voyons ! Du moment que vous vous aimez, il n’y a rien d’irrémédiable.

-      De toute façon – revient Jérôme – ce n’est pas là que se trouve le problème. Nous ne voulons pas de mariage, parce que cela ne se fait plus !

-      Ne se fait plus ? – Aimée se lève – Mais comment pouvez-vous dire ça ! Ton pauvre  Père et moi nous sommes bien mariés, alors qu'il m'avait bien longtemps couru après, et…


Vieux court

-
     
Il y a des années de cela, Maman !

-      Oh, que ne faut-il pas entendre… Voilà que mon fils me fait passer pour une vieille femme ! Moi, au moins, je n’étais pas enceinte, lorsque ton pauvre Père a demandé ma main.

-      Oui, il ne voulait que ta main, et il a eu la totalité ! »

Éclat de rire général, bienvenu et de nature à détendre l’atmosphère… Irma, la première, interrompt le silence gêné qui suit :

«  Enceinte ! Quel bonheur… Un bébé dans la famille !

-      Cela ne vaut-il pas un vrai mariage ? – lâcha Aimée.

-      Oui, sans doute – dit Auguste – Cela vaut un beau mariage !

-      Ou un bon Pacs en bonne et due forme – dit Lucie – Qu’en penses-tu mon Chéri ?

-      Je pense qu’il n’y a pas de discussion possible. Ce sera un Pacs !

-      Et puis - renchérit Roland – imaginez les problèmes s’il faut demander des autorisations à l’Évêché et à la Synagogue…

-      Oh, cela commence à bien faire –coupa Jérôme – Il n’y aura aucun problème, puisqu’il n’y aura pas de mariage !

-      Alors, pourquoi ce repas, mon fils ? Pourquoi nous as-tu tous réunis aujourd’hui, pour nous annoncer que tu n’épouses pas ta fiancée ! Regarde, de mon côté, j’ai fait un gros effort car, sans le savoir, j’avais acheté un poulet hallal ! »

Roland pouffe et entraîne avec lui Auguste, sa fille et Jérôme. Irma et Aimée se regardent, sans comprendre ce soudain besoin de rire…

à suivre…

P.F.J.
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15 mars 2010 1 15 /03 /mars /2010 17:47

Acte II – Scène 3

(Aimée, Auguste, Lucie et Léo)

Aimée, un peu vexée par le comportement de son fils qui ne lui a pas demandé son aide, s’assoie près d’Auguste, dans le but de faire diversion et, si possible d’entamer une conversation dont elle pourra tirer partie.

« Alors, Auguste, permettez-moi de vous appeler Auguste, comme je vous ai permis de m’appeler Aimée… Alors, donc, vous êtes l’heureux Papa de ce gentil garçon, Léo ? Il est bien jeune, pourtant ! Non, je ne veux pas dire qu’il est bien jeune pour avoir un Papa… Bref, n’a-t-il pas une Maman ?

-         Oui, bien entendu… il a eu une Maman…

-         Et il ne l’a plus !

-         Eh bien, voyez-vous, Aimée, elle est morte…

-         Morte ! Comment cela se peut-il ? Enfin, je veux dire, pauvre petit ange, déjà veuf !

-         Non, c’est moi qui suis veuf… Lui, il est orphelin de Mère !

-         Oh, oui, excusez-moi, j’ai confondu… Vous, vous avez toujours votre Maman…

-         Non, chère Aimée, je suis veuf, puisque mon fils n’a plus sa Mère !

-         Ah, sa Maman était donc votre épouse… je vois… je vois… Prendrez-vous un apéritif pour fêter cela ? C’est-à-dire pour fêter notre petite réunion de famille… D’autant que, grâce à ce mariage entre mon fils Jérôme et Lucrèce, nou…

-         Lucie ! Aimée, pas Lucrèce…

-         Je ne comprends pas pourquoi je m’entête à l’appeler Lucrèce ? Pourtant, Dieu sait si je suis déjà très attachée à cette Lucie… Je disais ? Ah, oui, nous allons bientôt, grâce à ce mariage, former une nouvelle famille !

-         Pour en revenir à votre proposition, je prendrais bien un petit verre de vin cuit !

-         Cuit ! Vous plaisantez, Auguste ! Mais j’aime bien cela… Je n’ai que du vin très frais à vous offrir, hihihi ! Mon pauvre mari plaisantait souvent, lui aussi, de son vivant…


Sablier-02.jpg


-
        
Vous êtes donc veuve, vous aussi ?

-         … et cela, vous ne l’avez pas vu, hein ? Je porte bien mon veuvage, n’est-ce pas ? Mon pauvre mari, s’il était encore vivant, aurait fait un beau veuf, lui aussi, et nous aurions été bien assortis…

-         Jérôme – lança-t-elle vers le couple de jeunes gens, affairé à mettre couverts et plats sur la table – Jérôme, veux-tu bien venir servir un vin frais à Auguste ?! »

Tant bien que mal, les choses avancent, apéritif, petits toasts, re-apéritif, et, quand il n’y a plus de toasts et de « vin frais », Jérôme proposa à sa Mère de faire passer tout ce petit monde à table.

«  Oui, bien sûr, Jérôme ! – à l’adresse d’Auguste – Ce petit goinfre a toujours faim ! Je ne sais comment est le vôtre !...

-         Eh bien, nous l’allons voir, chère Aimée…

-         "Chère"… déjà… Mais, "cher" Auguste, vous êtes un gentleman, ou, comment dit-on en Français, un Galant Homme…

-         Maman, fais donc asseoir nos invités… Place chacun où il te plaira…

-         Oh, je veux Auguste près de moi, à ma gauche, le côté du cœur ! Et Léo et toi mettez-vous donc de chaque côté…

-         Et Lucie ?

- Qui ? Oh, oui, Lucie… Lucie... Eh bien mets-la en face de son Papa, ainsi, il pourra la surveiller ! Hihihi… »


Diner-familial.jpg


Acte II – Scène 4

(Aimée, Auguste, Lucie et Léo)

Les entrées terminées, Jérôme eut un frisson, lorsqu’Aimée annonça qu’elle allait servir « son poulet » !

« Tout le monde aime le poulet, au moins ?

-         Ne vous faites pas de soucis, Aimée, tout le monde, Lucie, Léo et moi ne sommes pas difficiles (sic)

-         Papa veut dire que nous mangeons n’importe quoi – rectifie Lucie.

-         Mais, « mon poulet» n’est pas « n’importe quoi », chère Mademoiselle ! Allons, préparer vos assiettes, je reviens avec… »

Aimée part dans la cuisine, suivie d’Auguste, qui propose, ce faisant, de l’aider à porter "quelque chose"…

«  Quelle bourde nous avons fait là, Papa et moi ! – s’excusa Lucie auprès de Jérôme.

-         Pas du tout… Ne te fais pas de bile ! Maman ne comprend pas toutes les finesses de la langue française… D’ailleurs, tu t’en es déjà rendu compte… 

-         Voilà « le poulet !» - s’exclame Aimée en arrivant, toujours suivie d'Auguste, un plateau fumant dans les mains.


Serveur-01-copie-1.jpg


-
        
Attendez, chère amie, je vais le poser sur le passe-plat »– intervient Auguste.

Aimée, apparemment très fière de son « œuvre », s’assoit et reste là, les bras ballants à regarder son poulet, comme si elle était en adoration devant une icône.
Jérôme toussote pour attirer son attention, mais Auguste l’arrête d’un geste :

-         « Laissez donc Aimée regarder son poulet – coupe Auguste à mi-voix – Cela me rappelle mon enfance, lorsqu’on nous faisait prier en silence !

-         Vous priiez ! – sursaute Aimée – Mais alors, nous sommes tous là, réunis, des Croyants purs et sincè…

-         Non, Aimée, je ne crois pas que nous soyons « comme vous dites »… Mes enfants et moi ne prions plus ! Eux n’ont jamais prié, d’ailleurs, car je ne les pas élevés dans la tradition qui fut la mienne, et celles de mes ancêtres !

-         Ah ? - fit Aimée, surprise et intriguée – Et quelle était cette tradition ?

-         La Tradition Judaïque, chère Aimée…

à suivre…

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12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 16:09

Acte II – Scène 2

(Aimée, Auguste, Lucie et Léo)

Aimée est surprise par le tintement du carillon de la porte d’entrée :

« Ah, ce doit être mon Jérôme qui a encore oublié ses clefs ! S’il n’était pas parti si vite, j’aurais eu le temps de lui rappeler de les prendre… Ce garçon me désespère ! Il est aussi tête-en-l’air et casse-pieds que son pauvre Père… »

Ce disant, elle se dirige vers la porte, rejetant une mèche rebelle sur le côté, et s’enduisant ainsi le front de sauce tomate… Elle ouvre…


Aimee-ouvrant-porte-copie-1.jpg

« Bonjour Madame ! – disent en cœur Lucie et Auguste.

-         Oui, euh…bonjour ! Vous êtes ? Oh, oui, suis-je bête – réponds embarrassée Aimée -  Je reconnais le petit ange, Léo ! Et Mademoiselle Lucrèce…

-         Lucie – corrige Lucie – Et voilà notre Papa, Auguste… »

Auguste s’avance, un bouquet de fleur dans la main gauche, et tend poliment sa main droite à Aimée, qui la prend et la secoue comme on ne peut faire plus énergiquement.


Poignee-de-mains-01.jpg

« Ah, Monsieur le Père de Léo ! Auguste ? Quel drôle de prénom… Cela fait un peu vieillot… Excusez-moi, j’ai l’habitude de parler franchement...

-         Cela n’est pas grave, Madame… Madame ?

-         Madame Duchemin, Duchemin, comme un chemin, mais avec Du devant ! »

Aimée part d’un rire nerveux, elle et elle seule, alors que ses hôtes s’interrogent du regard, sans mot dire, sur une réserve toute empreinte de bonne éducation.

«  Pouvons-nous entrer, Madame ? – demande Lucie.

-         Oh, oui, je vous en prie… entrez donc ! Suis-je étourdie… J’allais retourner en cuisine et vous laisser « plantés » là… C’est tout moi, ça ! Mon Jérôme n’est pas là ! Enfin, il était là tout à l’heure, mais il n’y est plus…

-         Ah ? – s’étonne Lucie – Il n’est plus là ?!

-         C’est-à-dire qu’il est allé faire une course. – à l’adresse d’Auguste - Vous savez, ces jeunes ont toujours quelque chose à faire au mauvais moment ! Et toi, Léo, es-tu comme ça ? Veux-tu faire pipi quand on passe à table, ou autre chose de ce genre ?

-         Non, Madame Toucour, je fais pipi avant et me lave les mains avant !

-         Madame Toucour ?  - s’étonne Auguste – Comme c’est drôle ! Vous vous êtes présentée comme étant Madame Dujardin… Auriez-vous deux noms ! Seriez-vous un agent double ? Je retiens que ma fille Lucie vous a présentée à moi comme Aimée, lorsqu’elle m’a parlé de vous. Permettez-moi de vous appeler Aimée ?

-         Aimée si vous voulez… Alors, comme cela, c’est votre fille Lu... "quelque chose" m’a appelé "aimée" ? C’est un bon présage ça, pour une future bru à sa « jolie-Maman » !

Ils entrent, et Aimée se saisit de leurs vestes ou sacs à main, pour les jeter sur le canapé du salon, et pose délicatement le bouquet de fleurs dessus.

« Mettez-vous à l’aise – lance-t-elle, en se dirigeant vers la cuisine – J’arrive dans quelques secondes !

-         Dis-moi, Lucie – commence Auguste – Elle a de drôles de manières, ta future belle-mère ! Est-elle « normale » ? Ton ami Jérôme est-il, lui aussi, à l’image de sa Mère, un peu fêl…

-         Chut, Papa ! Elle pourrait nous entendre… et puis, elle n’est pas ma future belle-mère, puisque Jérôme et moi ne nous marions pas, et que nous allons "seulement" nous Pacser...

-         Eh bien, au moins elle n’est pas sourde ! Par ailleurs, je n’aime pas ce terme de Pacser… Comment s’appellent donc les « beaux-parents » dans ce fichu Contrat de Pacsage ?»

La porte d’entrée s’ouvre soudain sur Jérôme qui arrive tout essoufflé auprès de Lucie. Après qu'ils aient échangé un bref baiser du bout des lèvres, il jette un regard à Auguste :


Baiser-ados.gif

« Bonjour ! Comment allez-vous ? Vous avez fait connaissance avec Maman… !

-         Oui, nous avons fait connaissance, merci…

-         Mais pourquoi diantre vous a-t-elle laissés là, en plan, sans vous inviter à vous asseoir ! Tiens, mettez-vous donc sur le canap… Ah ! Vos effets sont justement là… Léo, mon garçon, veux-tu bien les prendre et les amener sur le lit de la chambre du haut ? »

Arrive Aimée, préoccupée, visiblement par la cuisson de son poulet "hallal".

« Oh, je vois que avez fait connaissance avec Jérôme ! Vous savez, c’est un gentil petit homme, vous verrez … Il est très obéissant envers sa Maman. Il est intelligent et doux comme un agneau… Tout son pauvre Père…

-         Mais, Maman, je connais déjà Auguste, depuis assez longtemps !

-         Oh ! Et tu ne m’as jamais dit que tu fréquentais un vieil homme à l’air si charmant ?»

Se détournant d’Aimée et levant les yeux au ciel, Jérôme propose à Lucie de l’aider à dresser la table.

à suivre...
P.F.J.

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11 mars 2010 4 11 /03 /mars /2010 15:26

Acte II – Scène 1

(Jérôme, Aimée, Auguste, Lucie et Léo)

Jérôme, toujours pouffant, s’éloigne vers le séjour. Là, alors qu’il s’attend à voir la table dressée avec soin et goût, pour recevoir des invités "particuliers", rien !…

Jerome-1.jpg

La table, au milieu de la pièce, a toujours sa "vieille nappe datant de Mathsalem", au moins, et son hideux pot d’azalées trônant là, défraîchi et mourant ! Il retourne en cuisine, furieux et apostrophe Aimée :

«  Maman ! Qu’est-ce que cela veut dire ! La table n’est pas mise ?! Tu sais « qu’ils » ne vont pas tarder à arriver…

-         Eh, bien, « dresse-la », mon fils ! Tu vois bien que je cuisine… Je ne peux tout de même pas tout faire, moi, ici, dans cette maison… Dis plutôt Merci à ta sainte Mère que d’avoir bien voulu céder à tes prières et d’inviter ces « gens-là » chez moi ! Ah, si ton pauvre Père…»

Jérôme repart d’un pas décidé et se précipite vers le bahut. Quelle nappe mettre ? De loin, en élevant la voix :

« MamanQuelle nappe veux-tu que je mette ?

-         Hein ? Tu me parles ? Je n’entends rien avec ce poulet qui fait un boucan du tonnerre parce que je le rôtis… Boucan ? Tiens, cela me rappelle le poulet « boucané » que mon pauvre mari et moi avions mangé en Martinique. Ou en Guadeloupe ? C’est si loin, tout ça ! Jérôme !, Jérôme ! »

Jérôme est déjà revenu en cuisine et s’approche de sa Maman, en lui criant aux oreilles :

«  Quelle nappe ?

-         Oh, mais mon fils, ne crie donc pas ainsi, je ne suis pas sourde ! Celle que tu voudras… De toute façon, je n’en ai qu’une ! Ah, le jour où j’aurai une autre belle-fille, « bien », pas comme cette...  Lucrèce ou Lucie, que tu veux épouser, elle et moi irons acheter l’indispensable, que je n’ai jamais eu dans cette maison !

-         Ah, et mon « Père » ? Ne t’a-t-il jamais acheté de la vaisselle, des nappes, des couverts ?... Des bijoux, des voyages, des parfums, de jolis meubles, une belle maison, un... Et puis, je n'épouse pas Lucie ! On va se "pacser", une fois pour toutes !

-         Une fois pour toutes ? Alors pas de divorce, quand se "pax", comme tu dis ! Bon, revenons à cette maudite nappe... Ton pauvre Père, Dieu ait son âme, a tout usé avant de me laisser lâchement et pauvrement seule !

-         Il a « tout usé » ! Celle-là c'est la dernière… A-t-il aussi tout amené avec lui, au Paradis ?

-         Ne dis pas de bêtises… Ton Père n’est pas au Paradis ! Avec ce qu’il m’a fait comme peine en me quittant… il doit être en Enfer ! Que Dieu veille sur lui, avec tous ses anges et ses fées et ses lutins, et ses gnomes…et ses... »»

Jérôme repart chercher une nappe. Une seule ? Comment croire cela ? de toute façon, il n’en trouve pas !...

-         «  Maman ! Je ne trouve pas TA nappe ! – rugit-il, de loin.

-         Hein ? Qu’y a-t-il ? La nappe ? Je crois qu’elle est au lavage ?! Je m’en suis servi l’été dernier, quand Madame Dumachain est venu prendre un thé, l’après-midi du… Je ne sais plus… Tu t’en souviens, toi ? Jérôme… Je te parle !»

Jérôme, en désespoir de cause, enfile son pardessus et sort de la maison comme un fou…

"Pourvu que je trouve une nappe, dans la quartier !" - pense-t-il tout haut, alors que la concierge qui sort ses poubelles, lui lance un : « Belle journée, hein, Monsieur Jérôme ! »

Jérôme vient de tourner le coin de la rue, quand une voiture se gare devant chez lui. Il en sort un Monsieur, à l’air très distingué, en costume bleu clair, un peu « hors-saison », mais propret sur une chemise verte avec une cravate blanche à rayures rouge nouée autour du cou (sic). La portière, côté passager, s’ouvre elle aussi, et en sort Lucie, pimpante et joliment coiffé d’un petit chapeau qui lui va comme un gant ! D’ailleurs, elle ne porte pas de gants, car elle en a horreur… Léo se fait attendre, et Auguste, son Papa, est obligé d’élever le ton, afin qu’il daigne sortir de la voiture… Tout ce petit monde se « rajuste », et se dirige vers la porte d’entrée de la maison, que Jérôme n'a pas pris la peine de refermer.


Porte-entr-ouverte-copie-1.jpg

« Tu es sûre, ma fille, que c’est bien aujourd’hui que nous sommes invités ?

-         Mais enfin, Papa, tu déraisonnes… Crois-tu que je me serais trompé, puisque Jérôme et moi en parlons chaque jour depuis une semaine !

-         Bon, alors, je ne dis plus rien… Quelle chance que nous ne soyons pas attachés à la pratique de notre religion ! Aujourd’hui on ferait Shabbat, et nous n’aurions pas pu déjeuner…

-         Arrête donc avec ça, Papa !

-         ...remarques bien, nous aurions dû le dire à cette charmante Dame, et elle aurait reporté cette invitation à…

-         Non ! – coupa Léo – C’est aujourd’hui un point c’est tout, et j’espère d'ailleurs que ce sera tout… J’espère aussi qu’elle nous a préparé quelque chose de bon, car, l’autre fois…

-         Tais-toi donc, petit hypocrite – lui intima Lucie – D’ailleurs, ne dis plus un mot ! La porte semble ouverte... Sans doute pour nous accueillir… Je sonne … »

 à suivre…

P.F.J.

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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 16:17

Acte I – Scène 7

(Jérôme, Lucie, Léo et Aimée)

« Alors, Léo, mon petit chéri, comment as-tu trouvé mon repas – demande Aimée à Léo, qui ne dit pas mot depuis qu’il s’est assis à table.

-         Bof… J’ai mangé !

-         Léo – coupa Lucie – Est-ce ainsi qu’on répond quand on est un garçon bien élevé !

-         Oui,, c’était bon, et j’ai bien mangé, Madame Aimée !

-         Oh, cher petit ange, voilà qui me fait plaisir ! Veux-tu autre chose ?

-         Non – fait Léo. »

Le repas ne s’éternise pas, car Jérôme et Lucie prétextent qu’ils doivent partir assez tôt, « pour faire des courses » !

« Eh bien – lance Aimée – Allez-y, les enfants, Léo peut rester avec moi ! N’est-ce pas, mon ange ?

-         Non, Madame Aimée, je ne reste pas… Je préfère sortir avec ma sœur et son copain !

-         Léo – intervient Lucie – ce n’est pas bien de répondre comme cela à une dame ! Eh puis, on ne dit pas Madame Aimée… On dit Madame tout court…

-         Non, Madame Toucour, je préfère aller faire les courses avec ma sœur et son copain !

-         Bon, on n’en sortira pas – coupa Jérôme – Allons, Maman, Lucie, Léo et moi te remercions pour ce délicieux repas. Nous devons ramener Léo à son Papa, car à cette heure-ci il doit être rentré chez lui…

-         Bon, au moins je veux être sûre que Léo ait assez mangé… Veux-tu une…

-         Maman, Maman, puisqu’il te dit qu’il n’a plus faim !

-         Bon, ce que j'ai cuisiné n'a pas dû lui plaire... Dites, j’allais oublier quelque chose d’important… Puisque vous allez vous marier, pourquoi ne viendriez-vous pas déjeuner, demain midi, avec Monsieur le Père de Léo ? Nous pourrions préparer les bans ! 

-         Nous allons nous « Pacser », Maman, et le Père de Léo est aussi celui de Lucie, et nous n'avons pas besoin de bans, enfin, je crois...!

-         Ah ! Oui, j’avais oublié que Léo était… - à l’adresse de Lucie - …votre frère… Mais comment allons-nous prénommer votre bébé ?

-         Tu vas avoir un bébé, Lucie – s’empressa de demander Léo.

-         Oh, tu sais, cela arrivera bien un jour ou l’autre… Quand ils vivent ensemble, un homme et une femme finissent forcément par en avoir un… ou deux !

-         Mais, tu n’es pas une femme ! Tu es ma sœur, c’est différent… 

-         Allez, lève-toi vite et va laver tes mains, nous te ramenons chez Papa… »

La semaine passa, et, puisque cela avait été finalement convenu, arrive le matin du jour du « déjeuner » avec le « Père » de Léo… et Lucie. 

Cuisiniere.jpg

« Maman - lança Jérôme en arrivant dans la cuisine – Tout d’abord Bonjour, et ensuite, que fais-tu ?

-Eh bien, mon fils chéri, je prépare le repas de midi ! C’est bien aujourd’hui que viennent déjeuner Léo et son Papa !

-… et Lucie…

- Et qui… ? ah... et… Ta Lucie…

- Et que prépares-tu, qui sente si bon ?

- Ah, aujourd’hui, ce sera un poulet rôti dont j’ai le secret, avec des pommes sautées et des petits oignons… sur un lit de salade et de tomate ! Le tout arrosé d'un coulis au gingembre fondu dans du beurre de cacahuète...

- C’est tout ?

- Comment cela, « c’est tout ? »… Que leur faut-il donc de plus ? Il y aura bien entendu du fromage et des fruits… si j'en trouve !

-         C’est tout ?

-         Ah, mais tu es exaspérant avec tes « c’est tout »… J’ai là un poulet exceptionnel, comme me l’a assuré le marchand ! Je l’ai acheté ce matin, pendant que tu ronflais, à la boucherie Hallal du coin ! Même si ce n’est pas un poulet chrétien, il doit être bon, non ? Il est élevé comme « les nôtres », avec des semoules « complètes » et quelques épluchures de patates ou de légumes récupérées dans les poubelles du restaurant du frère du marchand de volaille, Ali ! Mais tu ne diras rien, hein ? On ne sait jamais, ces gens pourraient être très à cheval sur ces choses-là ! S'ils sont de bons Chrétiens, ils n'apprécieraient peut-être pas de manger de la viande "de là-bas"... Mais ? Pourquoi ris-tu ainsi, bêtement ? Ai-je dit quelque chose de très marrant, de très bête, ou es-tu devenu fou ? »

Poulet-roti-1.jpg


à suivre...
P.F.J.

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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 15:13

Acte I – Scène 6

(Jérôme, Lucie, Léo et Aimée)

Ses éclats de rire enfin apaisés, Lucie reprend son sérieux et s’adressant à Jérôme avec un air malicieux, lui lance :

« Bon, écoute, mon Chéri, Maintenant, soyons sérieux…

-         C’est toi qui dis cela !

-         Oui, il faut que je te dise autre chose…

-         Encore ?

-         Oui, je ne peux pas déjeuner avec toi ce midi !

-         Ah ? Voilà autre chose...

-         J’ai déjà un déjeuner de prévu, avec un autre garçon…

-         Un garçon ! Qu’est-ce que cela veut dire ? Un autre « homme » ?

-         Léo… mon petit frère… Il est là qui m’attend dans ma voiture… Papa ne pouvait pas s’en occuper aujourd’hui ! Alors, je lui ai proposé de la faire à sa place…

-         Bon, ce n’est pas grave ! Au contraire… Fais-le donc entrer ! Pourquoi n’est-il pas entré directement avec toi, tout à l’heure ?

-         Tu le connais, il est très timide. »

Lucie ressort pour aller quérir Léo, qui s’impatiente dans la petite voiture de sa soeur, garée au bord du trottoir… Aimée descend à ce moment-là. Elle ouvre des yeux surpris quand elle aperçoit son fils :

« Jérôme ? Que fais-tu là, seul ? TA Lucie est déjà partie ! Elle ne doit pas se plaire ici, avec moi qui lui pose tant de questions… Et elle qui ne répond pas franchement ! Pourquoi donc tient-elle autant que toi à ce Pacs ! A t-elle été mariée une première fois ? Remarque, elle est bien jeune... pour toi ! Il t'aurait fallu une femme plus mûre, dans le genre de madame de La...

-        
Mais non, Maman, arrête ! Elle est juste sortie pour aller chercher son frère Léo.

-        
Tout ce chemin pour aller chercher son frère ! Où habite-t-il, ce pauvre garçon ?

-          Mais, non, il est là, dehors… dans sa voiture !

-          Il a une voiture ! A son âge ! Une voiture à pédales, je suppose ?


Charrette.jpg


-          Non ! Il l'a faite lui-même !

-          Lui-même ?

-          Je plaisante, voyons, Maman ! Il est dans la voiture de sa soeur...

-          Ah ? Il a une soeur, lui aussi ? Ah, oui, il est le frère de TA Lucie, ça y est, je comprends tout !

-          Tu comprends vraiment tout, Maman...

-         Heureusement qu’il ne fait pas froid ! Pauvre petit ange ! Comment peut-elle avoir si peu d’attentions pour un tout-petit ? Et, lorsque je serai « Grand-mère », comment fera-t-elle avec Notre bébé ?!

-        
Maman, je te rappelle que Léo a une quinzaine d’années.

-        
Mon Dieu ? Il est si vieux que cela ? Bon, avec le temps qui ne manquera pas de passer, il sera, malgré tout, un compagnon de jeu assez jeune pour Notre cher bébé… qui, lui aussi, aura un jour une quinzaine d'annes... Cela ne me rajeunit pas ! »

Lucie revient, accompagnée de Léo.

« Voilà ! Cela n’a pas été long ?

-         Oh, qu’il est grand ce petit –s’exclame Aimée, se jetant vers Léo pour le prendre dans ses bras. Celui-ci recule d’un pas…

-         « Enfin, Léo, tu connais bien Maman….- l’interroge Jérôme.

-         Oui. – répondit Léo, sans bouger.

-         Alors dis-lui au moins Bonjour – suggère Lucie.

-         -Laissez, ce n’est rien – reprend Aimée – de toute façon, nous ferons un peu mieux connaissance à table !

-         A table ? Mais, intervient Jérôme – Lucie et moi devions aller déjeuner dehors !

-         Dehors ! Dehors ! Vous n’avez aucune indulgence pour ce petit bout !… Il n’est pas question de manger dehors, même pas sous la tonnelle du jardin ! Vous rendez-vous compte que nous sommes encore en Hiver ?! 

-         J’ai quinze ans, Madame – lâcha Léo.»

à suivre...
P.F.J.

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1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 16:53

Acte I – Scène 5

(Jérôme et Lucie)

Ayant raccroché le téléphone, Aimée oubliant la présence des deux tourtereaux, monte, toute guillerette, à l’étage, en chantonnant…


Aimee-2.jpg

« Jérôme, dis-moi, maintenant que ta Maman n'est plus avec nous, penses-tu vraiment ce que tu dis, à propos de nos religions différentes ?

-
        
Mais, non, ma Chérie, mais non… Tu sais bien, tu me connais depuis si longtemps , que cela n’a aucune importance ! De toute façon, Chrétiens, Juifs ou Musulmans, nous avons la même Histoire, et le même Dieu ! Peu importe comment on l’appelle, Jéhovah, Allah ou Dieu le Père…  Les Commandements qu’Il nous a donnés sont bons pour tous « aimez-vous » ! Chacune de nos trois religions sont des religions d’Amour, non ?

-         Tu as raison, mon Chéri, tu as toujours raison…

-         Oh, là tu exagères un peu…

-         Mettons, alors, que nous sommes souvent du même avis !

-         Ce qui signifie que tu as, toi aussi, toujours raison ? Bon, aujourd’hui, c’est Samedi… Je t’emmène déjeuner dans un resto que tu ne connais pas, enfin, j’espère !

-        
Pas de viande qui ne soit cachère, hein ?

-         Mais…

-         Je plaisante, Chéri, tu sais bien que je m’en fiche… chère ou pas chère !

-         Sais-tu à quoi je pense, à propos de "manger" ?

-         Non, dis-le me le…

-         Eh bien, nos parents, ton Père Auguste et ma Mère Aimée, ne se sont, réellement, jamais rencontrés… Juste une fois, de loin, lorsque ton Père était passé te prendre ici ! Il faudrait les faire se rencontrer, lors d'un repas, par exemple...

-         Oui, ce serait une bonne idée… Mais, il faudra d’abord une « mise au point nécessaire »…

-         Une mise au point ? Mais elle est déjà faite : Pas de mariage, juste un PACS !

-         Non, je ne parle pas de ça…

-         Y a-t-il quelque chose d’autre que je doive savoir ?

-         Oui, voilà, c’est très difficile à dire…

-         Allons, allons, ma Chérie ! Entre toi et moi, rien ne doit être difficile… Nous devons tout nous dire…

-         Mais, c’est que… j’ai peur que tu le prennes mal…

-         Qu’est-ce que je pourrais mal prendre ? Sauf si tu me dis un jour que tu ne m’aimes plus !

-         Hihihi, gros bêta… Non, jamais cela n’arrivera… C’est autre chose… Bon, allez, je me jette à l’eau ! Mon Père ne se prénomme pas Auguste, mais Johab !

-         Ah ! Tu attends que je te demande « pourquoi » !

-         Pourquoi ? Pourquoi… Parce que… parce que… Tu sais, il y a eu une guerre terrible, dans les années 40 ?

-         Oui, merci… Je sais ! Et alors ? Il a mieux valu qu’il change de prénom pour passer inaperçu !

-         Non, pas vraiment… Mais il a craint que, plus tard, si Maman et lui avaient des enfants, leurs enfants soient « gênés » de porter des prénoms qui ne soient pas très « catholiques », comme celui de leur Père !

-         Comment, "que ses enfants soient..." ? Tu veux dire que toi aussi, tu ne te prénommes pas Lucie ! Alors que nous nous fréquentons et nous aimons depuis… ? depuis… Et puis, je m’en moque, après tout, pour moi tu es et seras toujours Ma Lucie…

-         Je me prénomme Rachel… et Léo c’est Jacob…

-         Rachel… Mais c’est très joli, Rachel ma Lucie ! Ne te fais donc pas de bile, Rachel tu es Lucie, même si tu es Rachel ! Je t'appellerai toujours Ra... Lucie ! Et puis, tiens, j’en ai autant pour toi… je ne prénomme pas Jérôme !

-         Farceur ? Te prénommes-tu "Fête Nat". ou "Fête Vict"., ou que sais-je encore ?

-         Non, arrête... je suis sérieux, moi !

-         Parce que moi, non ?

-         Non, euh… Oui, mais mon vrai prénom est Aimé-Jérôme-Hildegarde ! »

Lucie éclate d'un immense rire qui effraie presque Jérôme, tant il le surprend.


« Ah, tu vois ? Cela te fait rire… Ai-je ri moi, quand tu m’as dit t’appeler Rachel…

- Mais ce n’est pas la même chose… Toi, tu caches, derrière un Jérôme très moderne, très chrétien  et français bon teint, un Hildegarde des plus vieillots et même pas masculin !

-         Je t’explique… ne dis plus rien et écoute-moi attentivement …

-         Huuuu…

-         Lorsque je suis né,…

-         Ah, tu es né... ?

-         Mais qu’elle est sotte cet amour de fille que j’aime ! Oui, je suis né ! Papa et Maman, évidemment, n’étaient pas d’accord sur le prénom qu’ils allaient donner au merveilleux bébé que le Bon Dieu venait de leur offrir.

-         Le Bon Dieu !!!

-        
Oui, enfin..., le Bon Dieu, puisqu’il fallait bien une bonne raison à ma procréation !

-         Je croyais que les bébés se faisaient autrement, comme nous avons fait le nôtre ?

-         Bon, je me perds, avec tes interruptions idiotes… Où en étais-je ?

-         Tu disais que le Bon Dieu t’avait créé, comme... 

-         Non, mais arrêtes donc, où je te…

-         Où tu me ?

-         Où je t’aime encore plus !

-         Ah, non… Pas encore plus ! Enormément plus !

-         Bon, je ne m’occupe plus de toi et de tes sottises… Ma Maman voulait que je m’appelle Aimé, comme elle, Aimée, et Papa voulait que je me prénomme  Amédée, comme son propre Père… Puisqu’ils ne se mirent jamais d’accord sur le choix, quand je fus là, tu suis ? Prends des notes, cela t’aidera à comprendre ! Quand je fus là, donc…

-         Où cela "Là " ? Dans cette maison-ci ou cette maison-là ?

-         Ooooooh ! Quand je fus là, cela signifie « Quand je fus né »…

-         Moi, j’aurais dit « quand je suis née »…

-         … Mon Papa alla me déclarer à la Mairie, et m’inscrivit, sur le Registre de l’Etat Civil, comme étant « Aimé-Jérôme et rajouta Hildegarde en souvenir de mon arrière-grand-mère ! »


Clin-d-oeil.jpg

Lucie explosa encore une fois de rire et se mit à en pleurer, se tenant les côtes qui -  marmonnait-elle en même temps - lui faisaient très mal, et qu’elle avait envie de faire pipi, et que vite, sinon elle allait se faire dessus…

à suivre…

P.F.J.

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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 14:30

Acte I – Scène 4

(Aimée, Jérôme et Lucie)

« Jérôme… Tu m’avais caché cela !– s’esclaffa Lucie en riant.

-         Eh bien vois-tu ma Chérie, - intervient Jérôme en serrant Lucie dans ses bras -  Maman a une façon toute personnelle d’annoncer les événements… Qu’est-ce que cela sera quand nous serons devant Monsieur le Maire !

-         Le Maire ! – sursauta Aimée – Alors c’est un mariage ?

-         Non, Maman, c’est un PACS… Cela se fait aussi à la Mairie !

-         Mais enfin, Jérôme,… »

Aimée s’interrompt car le téléphone vient de sonner au salon. Elle s'y précipita sans autre forme...

« Allo ! Allo ! Oui… Oui, c’est moi, Madame Dumachain ! Oui, ça va, ça va ! Et vous ? Oui, ça va aussi… Tant mieux… Je ne vous ai pas raconté la dernière ? Non, pas celle d’hier ! Et puis… hein ? Ce n’était pas une histoire à dormir debout… Hein ? Vous avez cru que… Mais vous ne comprenez pas un mot à ce que je vous dis ! C’est l’autre Dame qui est morte, pas celle que vous connaissiez, sinon, c’est vous qui me l’auriez appris ! A moins que vous ne la connaissiez pas autant que vous le prétendez… Je vous soupçonne d’en rajouter pour… Non, non, ne raccrochez pas ! J’ai quelque chose de très très important à vous apprendre ! Quoi ? Oui, C’est très important… Mon fils attend un bébé… ! Oui, un beau garçon bien joufflu, il va faire au moins 2 kilos et quelques…  Quoi ? Votre fils aussi ? Il a eu un bébé de 3 kilos ? Mais, vous savez, je peux me tromper… Le bébé de Jérôme peut peser 3 kilos 500 quand il va naître … Non, ce n’est pas pour tout de suite ! Dans 8 ou 9 mois environ ! Oui, la grossesse est déjà bien avancée… »

Pendant ce temps, enfin seuls, Lucie et Jérôme échangent un baiser sans même entendre ou écouter la conversation d’Aimée. Ils sont seuls, l’un avec l’autre, ailleurs… Leurs haleines mêlées et leurs cœurs à l’unisson les propulsent vers un monde ou plus rien ne compte, surtout pas une Mère envahissante…


Jérôme & Lucie

«  Mon Chéri, qu’est-ce qu’elle a donc, ta Mère ? Que lui as-tu dit ?

-         Oh, mon Amour, rien de bien grave, au contraire, je lui ai dit que tu étais enceinte…

-         Tu lui as dit ! Mais il est encore bien tôt, pour annoncer cela comme quelque chose d’évident… Je n’ai qu’un « retard » de huit jours !

-         Da, da, da… Tu ES enceinte, c’est moi qui te le dis… Et je SAIS que nous allons avoir un beau bébé…

-         …de 3 kilos 500, joufflu et…

-         Ne te moque pas de moi. Je suis si heureux que j’en dis des bêtises !

-         Des « énormités » ! Tu me rappelles quelqu’un !

-         Qui ? Je te rappelle qui ? Un copain, un ami, un petit ami…

-         Tu me rappelles ta Mère !

-         Tiens, à propos d’elle, sais-tu ce qu’elle exige ? Que l’on se marie !

-         Mais, tu sais bien que ce n’est pas possible ! D’abord parce que cela n’est plus dans l’air du temps, ensuite, parce que c’est impossible…

-         Parce que je suis « goï » !

-         Ben, tu sais, chez « nous  ça ne se fait pas », d’une part, et chez « vous » cela risque d’être « mal vu »… Par chance, mon Père n’est pas très « observant » côté religion… Sans cela… »

à suivre…

P.F.J.

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